Madinet El Hob (La cité de l'Amour) est une pièce théâtrale à caractère historique qui relate en douze tableaux des situations inspirées de l'époque ottomane en Algérie. Produite par Cim Audiovisuel dans le cadre de Alger, capitale de la culture arabe, la pièce est écrite et mise en scène par Abdelkader Tadjer. Une belle fresque historique, « longue de trois siècles », commentent les critiques qui ont eu à assister à la générale, le 26 avril 2007. En effet, le voyage (dans le temps) s'étend du XVIe au XIXe siècles avec des haltes aux XVIIe et XVIIIe siècles, époque intermédiaire connue comme étant la période faste de la Régence d'Alger. Les puissances du monde étaient contraintes de payer des droits pour permettre à leurs bateaux de naviguer en toute sécurité dans les eaux de la Méditerrannée. Y compris la flotte américaine où un certain Georges Washington, père de l'indépendance américaine , n'avait jamais oublié le geste d'Alger consistant à reconnaître la souveraineté des Etats-Unis dès sa proclamation. La pièce d'une heure et demie met en scène des situations des plus intrigantes sans se départir du réel. Tout y est : des personnalités du Diwan (la cour du dey), des représentants des puissances étrangères, des négociants, des gens du peuple avec en toile de fond, la légendaire tolérance religieuse qui prévalait à l'époque. Il faut dire qu'à côté de l'Islam, le Judaïsme et le Christianisme étaient pratiqués en toute liberté. La pièce, accompagnée d'une excellente musique composée par le jeune Fellah, nous fait découvrir en fait Al Djazaïr avec son architecture, ses couleurs, ses gouvernants et ses gouvernés. Une cité vivante, une médina avec ses mystères et ses légendes, comme celles de Sidi Ouali Dada et Sidi Boulgdour, de Khédaoudj El Amia et du grand amour du dey Hassan avec une princesse italienne. La pièce n'omet pas aussi d'évoquer Cervantès, ce soldat qui a fait partie du corps expéditionnaire espagnol dans le but d'occuper Alger. La distribution est assurée par une pléiade de comédiens, tous rompus à « l'art citadin », sans oublier l'apport de Belkacem Babaci en tant que conseiller à la production. Quinze représentations sont prévues à travers plusieurs wilayas du pays.
