Le Maroc se lance activement dans la course à l'armement. Après un lot de 1200 blindés achetés, en février dernier, auprès de l'Espagne, voilà que le royaume chérifien négocie un nouveau contrat d'armement avec la France. Un contrat portant sur l'achat de 14 avions de combat Rafale. Les négociations dans ce sens sont sur le point d'aboutir. C'est ce qu'a affirmé, hier, Charles Edelstenne, président du constructeur aéronautique français Dassault Aviation. « Les discussions industrielles en vue de la vente de l'avion de combat Rafale au Maroc sont terminées et le dossier est entre les mains des deux gouvernements (français et marocain) », a-t-il indiqué. Et d'ajouter : « Je ne peux dire quand elles aboutiront et dans quel sens. » Cela confirme les informations colportées, il y a plusieurs mois, par la presse française. En effet, les négociations entre les Marocains et les Français ont duré, selon toujours des journaux français, plus d'une année. S'il aboutit, ce contrat sera le premier du genre pour Dassault qui n'a réussi à exporter aucun Rafale. A rappeler que ce fameux contrat a fait, auparavant, l'objet de rumeurs faisant état du financement par l'Arabie Saoudite au profit du Maroc de cet équipement. Pour le journal satirique français, Le Canard Enchaîné, l'Arabie Saoudite, en plus de son amitié pour le Maroc, voudrait à travers ce financement rectifier le tir par rapport à la France après avoir opté, en août 2006, pour des avions de combat britanniques de type Eurofighter. Le montant du contrat signé par les Saoudiens avec les Britanniques s'élève à près de 15 milliards d'euros. Par ailleurs, le quotidien français, Les Echos a rapporté, il y a une semaine, que le Maroc avait fait une offre de financement et que la discussion se menait sur l'attribution éventuelle d'un crédit. Que prépare le Maroc ? Pourquoi se lance-t-il dans cette course effrénée à l'armement au moment où des négociations avec les Sahraouis sont sur le point de commencer ? Le gouvernement marocain veut-il faire peur à ses vis-à-vis sahraouis avant le début des pourparlers pour les gérer comme il le souhaite ?
