Nombreux sont ceux qui, parmi les invités à la rencontre du wali avec l'exécutif, tenue jeudi dernier à l'université Emir Abdelkader, se sont posé la question suivante : Quelle est la finalité d'un rendez-vous réservé beaucoup plus aux choses techniques ? Dans la salle à moitié vide, les représentants des associations de quartier, triés sur le volet, ont attendu longtemps sans avoir eu droit à la parole. Pour certains, la rencontre qui survient un mois, jour pour jour, après la sortie bâclée du 27 mai dernier à la maison de la culture Al Khalifa, a été, cette fois-ci, minutieusement réglée par les services de la wilaya. En fait, le wali tenait bien à faire parvenir des messages à ses détracteurs, et à ceux qui continuent toujours de critiquer sa démarche dans la gestion des affaires de la wilaya. Plusieurs associations, qui ont dénoncé à maintes reprises leur marginalisation, n'ont pas été conviées à assister à cette réunion. D'autres, par contre, ont fait le déplacement, « pour meubler le décor », pour reprendre l'expression de certains représentants des associations de quartiers, qui avaient reçu officiellement des invitations de l'APC de Constantine. De simples citoyens ont demandé à s'exprimer, mais ils ont été empêchés d'approcher le micro. Hormis quelques intervenants qui ont eu ce privilège pour « se défouler » en présence du wali, d'autres n'auront pas cette chance et ressentiront une amère déception mal contenue. L'absence de débat contradictoire a marqué une rencontre où certaines figures de la « société civile » ont abondé dans le discours mielleux, caressant dans le sens du poil. Pourtant, des associations étaient là pour exprimer leur marasme, face à des promesses non tenues, et des « problèmes » qui s'entassent depuis des années sur les bureaux d'une administration démissionnaire, refusant toujours de voir la réalité en face. Le wali a préféré traiter les affaires de ses administrés par l'intermédiaire de son cabinet, en invitant les citoyens à y déposer leurs requêtes. Un moyen dont les citoyens connaissent bien les résultats pour avoir vécu des déboires qui n'en finissent pas encore. « J'ai transmis plusieurs lettres à ces services et je n'ai obtenu aucun écho. Je crains que mes lettres n'aient été reçues par la corbeille au lieu de l'être par le wali », s'indigne un sexagénaire handicapé.
