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L'exubérance en chantier
Publié dans El Watan le 05 - 07 - 2007

Sur l'avenue des Tilleuls (Unter den Linden), à Potsdammer Platz, sur l'historique friedrichstrasse ou la kurfustandam (53 m de large), l'énergique exubérance architecturale de la capitale allemande apparaît au premier coup d'œil.
Bonn a déménagé à Berlin. Les architectes et les bâtisseurs sont à l'œuvre. Les bâtiments surgissent du sol comme champignons après la pluie. Lourdes et coûteuses opérations d'assainissement dans tous les secteurs, Mitte, Kreuzberg, Prenzlauberg. Les (très) hideuses cités-dortoirs du secteur Est, dégradées et sans verdure, sont toutes à rénover ou à raser. A la périphérie, 150 000 logements sont déjà programmés. Les « cages à lapins » de l'ère communiste vont disparaître. Berlin aujourd'hui réunie doit faire table rase de pas mal de hideurs. C'est le projet décidé aussitôt après la chute du mur. 800 architectes venus du monde entier travaillent à Berlin. Le pain sur la planche est titanesque. Un premier exemple : le Reichstag dont on aperçoit la grande coupole de verre dès qu'on arrive à la porte de Brandenbourg. Le Reichstag est le bâtiment le plus symbolique de Berlin. Il a été construit à la fin du XIXe siècle. En 1945, le Reichstag fut la tombe des dernières unités allemandes retranchées. Calciné et criblé de balles, le Reichstag a vu le 30 avril 1945 le drapeau rouge flotter sur sa coupole. Aujourd'hui, c'est devenu le siège du Bundestag, le Parlement fédéral, et c'est le grand architecte anglais Sir Norman Foster qui a mené à bien son admirable rénovation. Il y a beaucoup d'autres exemples de transformation de Berlin dont les coûts doivent être exorbitants pour le gouvernement d'Angela Merkel. Mais il faut que Berlin retrouve son statut de capitale, et cela n'a pas de prix. Tegel et Tempelhof, les deux aéroports actuels vont fermer. En 2010, le nouvel aéroport de Berlin-Brandenbourg ouvrira ses pistes à Shoenfield. Tout en faisant peau neuve, Berlin se fait un devoir sacré de préserver son patrimoine architectural ancien. Sur l'avenue Unter Den Linden, on voit des maisons, des bâtiments imposants (comme le gigantesque hôtel Adlon) reconstruits à l'identique. Exactement comme ils étaient avant la Deuxième Guerre mondiale où certains ont été totalement détruits par les bombardements. Devant nous, le palais du peintre héritier, bâtiment baroque qui date du XVIIIe siècle. C'était ici la galerie d'art de la République de Veimar. Les nazis l'ont fermé à l'époque où ils disaient que « l'art moderne est dégénéré ». Le palais était en ruines après la guerre. Il a été refait exactement, très minutieusement à l'identique et a rouvert ses portes comme centre culturel. Toujours sur cette superbe avenue Unter Den Linden, on s'arrête ébahi devant la beauté de la Deutsche Staaoper, un des nombreux opéras de Berlin, un théâtre lyrique datant du XVIIIe siècle détruit aussi par les bombes et aujourd'hui refait avec la même façade, les mêmes volumes. Je regarde l'affiche de la Deutsche Staatoper pour février : Macbeth et falstaff ! On croit rêver, en pensant au long sommeil du bâtiment du square Port Saïd… La Deutsche Staatoper est adjacente à la Bevel Platz où aujourd'hui un mémorial rappelle l'autodafé nazi du 10 mai 1933 où 20 000 livres ont été brûlés. Le poète Henrich Heine (le Victor Hugo allemand) disait : « Là où l'on brûle les livres, on finit par brûler les hommes. » On rejoint au milieu de Unter Den Linden la célèbre Friedrichstrasse qui la coupe perpendiculairement. C'est l'axe nord-sud de Berlin long de 3 km et totalement anéanti pendant la guerre. Dans les années 1920, à la belle époque, cette avenue était le centre de la vie nocturne : cabarets, théâtres, cinémas, cafés, dancings… avec le mur, Friedrichstrasse est coupée en deux. Checkpoint Charlie était le passage unique entre le secteur soviétique et le secteur américain. De gros chantiers de rénovation, démolition, reconstruction ont été faits ici après la réunification. Comme Potsdammer Platz, c'est ici aussi qu'on voit les innovations prestigieuses de Berlin, comme le centre commercial frierdrichstadt passagen ou les trois blocs d'immeubles voisins avec leurs styles architecturaux différents. Le quartier 207 : Galeries Lafayette, œuvre de Jean Nouvel, l'architecte de l'IMA, institut du monde arabe à Paris, formes arrondies, lignes fluides et reflets des façades en verre. Le quartier 206 : imaginé par le Sino-Américain Ihéo Ming Pei, qui a fait la pyramide du Louvre : ensemble de bâtiments inspirés de l'expressionnisme des années 1920 abritant des bureaux et des commerces de luxe. Le Quartier 205 : bâtiment géométrique gigantesque de l'architecte allemand Mattiass Ungers : boutiques, restaurants, arcades commerciales. Ces toutes dernières innovations architecturales de Berlin renvoient à ce grand atelier du XXe siècle que fut le Bauhaus. Fondé en 1919 à Weimar par Walter Gropius, le Bauhaus, institut des Arts et Métiers, fut le principal laboratoire théorique et pratique d'une nouvelle vision de l'art et de l'architecture et de leur place, de leur rôle dans la société. L'idée de base du Bauhaus, c'était que chaque élément complète le tout. Chaque corps de métier devait créer en harmonie avec le maître d'œuvre. L'artisan, l'artiste, le technicien, l'industriel pouvaient coopérer sous forme égalitaire et harmonieuse à toute création. En ce sens, le Bauhaus c'était aussi un regard radicalement nouveau sur la société et le monde. Les professeurs de l'école du Bauhaus venaient de partout, de tous les horizons, de toutes les influences modernes. Le Bauhaus rapprochait l'art et l'industrie. C'était le début du désign, de la fabrication en série. En 1925, l'école du Bauhaus, bâtiment de structure intérieure en béton et des murs extérieurs en verre, fut réalisée à Dessau. En 1996, l'Unesco a classé l'école comme patrimoine de l'humanité. Ce qu'on voit aujourd'hui à Berlin, les nouveaux gratte-ciel, c'est l'influence directe du Bauhaus. En effet, Mies Van Rohe (1886-1969), architecte mondialement connu, directeur et enseignant au Bauhaus, avait émigré en 1938 à Chicago et c'est lui qui a construit les premiers gratte-ciel en verre américains. Quand les nazis ont fermé en 1933 l'école du Bauhaus, les professeurs et les élèves se sont dispersés à travers le monde : Chicago, Boston, ailleurs aussi. Un Hongrois, Lazlo Moholy Nagy, a fondé à Chicago en 1937 « The new Bauhaus ». Walter Gropius, l'historique créateur du Bauhaus, est parti à Boston en 1937 pour diriger la très célèbre Graduate Scholl of Design à Harvard. Et à Berlin, aujourd'hui, en retrouve des architectes formés dans cette école, notamment, I. M. Pei et Philipe Johnson.

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