Le cycle du cinéma italien s'est clôturé, jeudi soir, à la salle Ibn- Zeydoun, par la projection de l'incontournable long métrage de la Bataille d'Alger du réalisateur italien Gilles Pontecorvo. Ce cycle du cinéma italien qui entre dans le cadre de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe, a présenté du 30 juin au 4 juillet, des longs métrages de qualité et de référence. Les cinéphiles ont pu découvrir des films des deux dernières années (2005-2006) dont La febbre d'Alessandro D'Alatri, La seconda notte di nozze de Pupi Avati, E se domani... de Giovanni La Parola, Nuovomondo d'Emanuele Crialese et N (Io e Napoleone) de Paolo Virzi. La cérémonie de clôture de ce rendez-vous cinématographique a coïncidé avec la célébration de la Fête de l'indépendance et de la Jeunesse. Dans un discours de bienvenue, la ministre de la Culture, Mme Toumi, a rendu un vibrant hommage au cinéaste Gilles Pontecorvo. « Un nom, dira-t-elle, qui évoque dans l'esprit des Algériens le fin scrutateur de l'Histoire des résistances populaires et qui nous aura laissé une filmographie attachante et combien digne d'éloges, de remerciements et de reconnaissance. » « Cet enfant d'Italie, qui a traversé presque de part en part le XXe siècle ayant vécu toutes les tragédies, a été le témoin vigilant des offenses faites aux peuples, des guerres absurdes et des affres de la colonisation qui ont marqué au fer de l'injustice le siècle terrible. » Et de renchérir : « Gillo Pontecorvo, avec un réalisme saisissant, a su rendre la détermination, le patriotisme et surtout la sérénité des Hassiba Ben Bouali, Ali la Pointe, Zohra Drif, Petit Omar, Yacef Saâdi et de tout le peuple de La Casbah d'Alger. Il a su traiter avec savoir-faire, sensibilité et proximité des faits et des personnages authentiques issus de la culture vécue de mon peuple comme d'une saga dont lui-même semblait être issu. » Parmi les nombreux invités présents, jeudi soir, figuraient M. Giovan Battista Verderame, ambassadeur d'Italie en Algérie et de Mme Maria Adele Pontecorvo, veuve de Gillo Pontecorvo. Mme Khalida Toumi a remis à Mme Pontecorvo un diplôme de reconnaissance délivré à titre posthume à Gillo Pontecorvo. La veuve a eu également droit à un tableau représentant La Casbah. Un lieu que le défunt affectionnait beaucoup et qu'il a immortalisée avec brio dans la Bataille d'Alger. Il est à noter, par ailleurs, que la projection du film a été précédée par un remarquable concert exécuté par le quatuor Bernini. Les mélomanes de ce genre ont pu s'enivrer de délicieux morceaux de musique, composés pour le cinéma par Ennio Morricone, dont ceux des films la bataille d'Alger, Nuovo Cinema Paradiso, Cera una volta in America (Il était une fois en Amérique), Promessi sposi, C'era una volta il west (Il était une fois dans l'Ouest).
