Souvenez-vous des années 70. La guerre du Vietnam battait son plein. Les télévisions du monde entier, dans chacune de leurs livraisons, inondaient les écrans d'images essentiellement américaines, essentiellement destinées à la consommation interne mais qui charriaient sous un certain éclairage des idées, des idéologies, des justifications du colossal engagement américain contre ce petit pays, contre le peuple vietnamien héroïque. Des flots d'images de la gigantesque armada américaine déversant des milliers de tonnes de bombes, engloutissant un peuple courageux sous des déluges de fer et de feu. Des images d'horreur, de douleur qui laissaient une indicible impression de non assistance à peuple en danger. Nous étions taraudé par la honte . Nous étions complices par notre silence, Nous étions embarrassés par notre indifférence. Nous étions indignés mais aphasiques. Comment disculper tant d'équanimité, tant d'indifférence, autrement que par ce prétexte fallacieux : "Nous étions loin du Vietnam" Ne sommes-nous pas aujourd'hui, face à l'agression meurtrière qu'endurent les peuples frères de Palestine et d'Irak depuis de nombreuses années, dans une attitude d'expectative ou d'engourdissement comparables à celle vécue hier par nos camarades par rapport au Vietnam ? Sommes-nous aujourd'hui : "loin de tout cela" , sourds à la douleur ? Ce projet s'inspire de l'idée qui, en son temps, avait eu beaucoup de résonance et avait mobilisé plusieurs créateurs qui, face au drame Vietnamien, avaient "mal à la mémoire, mal à la conscience". Il s'agit du film "loin du Vietnam". Notre idée est de proposer à 10 grands réalisateurs Arabes, de renommée mondiale de marquer leur solidarité avec le combat des peuples Palestiniens et Irakiens en réalisant chacun un petit film de trois à à cinq minutes qui traitera de sa propre perception de la tragédie arabe. Les éblouissements qui ne manqueront pas d'apparaître éclaireront mieux que tous les discours humanistes car, immanquablement, ces créateurs privilégieront l'émotion. Cette initiative montrera combien les affres de ces pays tourmentent et affligent ces leaders d'opinion malgré le peu de proximité perceptible qu'ils pourraient avoir avec leurs territoires géographiques. Chacun, en fonction de sa sensibilité, de l'information dont il dispose , de l'intérêt qu'il porte à la question, sera invité à interroger sa mémoire, sa conscience et peut-être son environnement pour témoigner de la perception juste ou erronée qu'il a du combat de nos frères pour la liberté ; pour la dignité. Les différents films ainsi obtenus seront inclus dans un seul et unique film qui s'intitulera :loin de la Palestine, loin de l'Irak ; près des Palestiniens, près des Irakiens' et qui sera destiné à une large diffusion sur les circuits cinématographiques mondiaux ainsi que sur les chaînes de télévisions. La signature du film par autant de têtes d'affiches sera le gage de succès de cette opération de communication et de solidarité efficace. Last but not least : le débat sur La Palestine, sur l'Irak, doit sortir du cadre étriqué dans lequel on veut le confiner . Il semble être pour l'instant l'apanage exclusif de certains milieux intellectuels Arabes peu enclins à séparer le grain de l'ivraie et d'humanistes étrangers qui l'entoure d'un paternalisme éculé et d'une mauvaise foi qui confine à l'association de malfaiteurs. Cette initiative est une des actions agissantes qui donnera au cinéaste arabe une raison de prospérer dans une perspective d'efficacité et de détermination à servir les causes communes. L'auteur est cinéaste
