Voisins géographiquement, culturellement, linguistiquement, les cinémas arabes diffèrent pourtant d'une région à l'autre. Les pays arabes produisent inégalement en quantité et en qualité. Ce qui tend aujourd'hui à les rapprocher c'est de plus en plus le regain d'intérêt de leur public pour la production nationale. Le Caire. De notre envoyé spécial Maintenant un film récent égyptien au Caire ou libanais à Beyrouth ont plus de poids en terme d'audience qu'une production étrangère. De ce constat vient l'intérêt aussi et le rôle joué par les sponsors dans le domaine du cinéma. Dans une économie qui commence à bouillonner (tous les matins la presse du Caire annonce des chiffres record des investissements des pays du Golfe en Egypte). Le cinéma commence à profiter de cette situation et le festival du Caire, ou le cinéma égyptien et des autres pays arabes est au premier plan, rassemble des sponsors fortunes comme le propriétaire de Orascom, Mobinil, Djezzy, Tunisiana ...On peut parier que s il y avait un véritable festival en Algérie, Djezzy serait le premier sponsor sur les rangs. Le cercle vertueux : nouvelles salles modernes, nouveaux films de qualité, afflux du public cinéphile, intérêt grandissant des sponsors prives et le cycle recommence...C'est ce qui se passe en Egypte et au Liban. L'écrasant poids d Orascom et de compagnies de production et d'exploitation comme Good News se font au Caire positivement sentir. On sait les profits de Good News sur le film L'Immeuble Yacoubian. Dans la galeria de l'Hôtel Grand Hyatt, Good News possède des salles magnifiques ou elle assure les sorties de films nationaux (en ce moment celui de Youssef Chahine, qui possède aussi ses propres salles) et des films européens et américains. C'est dans la grande salle Good News que la presse et le jury peuvent voir, très confortablement, le programme du festival. Les règles sont archi connues pour que les sponsors privés bougent : une politique radicale de création et rénovation des salles. On l a redit mille fois a Alger. Sans aucun résultat. Comment le cinéma peut s en sortir sans public ? Au Caire on peut s'amuser à visiter beaucoup de salles, par simple curiosité et pour voir les films du festival selon le cas. La plus part sont bien tenues. Certaines exceptionnellement belles (City Star, Goumhouria Theatre, Opera House, Creative Center ...). Les tickets ne sont pas chers. La fréquentation peut atteindre un haut niveau. Et pourtant, les amis misris ont beaucoup de chaînes de télévision et sont grands consommateurs de cassettes vidéo achetées ou louées à bon prix.
