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Littérature-La narration chez l'écrivaine arabe
Le « je » féminin
Publié dans El Watan le 13 - 12 - 2007

Témoignage vivant sur une rencontre qui a failli passer inaperçue dans la profusion de séminaires et colloques. M'étant rendu à cette rencontre en qualité d'amoureux des belles lettres et d'écrivain, je n'avais pas pour idée de proposer ce texte aux pages Arts & Lettres d'El Watan.
Mais, quelques jours après, pensant encore à ce que j'avais vu et entendu, j'ai ressenti le besoin de partager mes observations et émotions. Ainsi, les 27 et 28 novembre, à la Bibliothèque nationale, le thème « La narration chez l'écrivaine arabe » a fait l'objet d'échanges passionnants. C'est avec plaisir et enrichissement que j'ai découvert la littérature arabe contemporaine, une autre façon de voir, d'écrire et d'appréhender l'écriture produite par les femmes des pays arabes ainsi que les libertés arrachées pour qu'elles puissent s'exprimer. Voilà qu'en Algérie, les femmes arabes s'expriment en toute liberté, sur des sujets dont on n'aurait jamais imaginé qu'ils puissent être abordés, il y a seulement dix ans ! Il y a là la Jordanienne Samiha Kharisse, la Marocaine Rabiaâ Rihane, l'Egyptienne Fouzia Mahrani, au total vingt-cinq participantes et plus de quinze Algériennes dont les doyennes Zhor Ounissi et Nadjet Khadda. Progressivement, les conférencières s'enhardissent, les propos et les mots volètent et les Algériennes ne sont pas en reste par la richesse de leurs sujets et la manière de les traiter. Nadia Sebkhi : L'amour et la mystique dans la littérature algérienne. Leila Hamoutène : L'engagement dans l'écriture féminine. Nassira Belloula : L'écriture des femmes est-elle spécifique ? Afifa Brerhi : Yamina Méchakra, une écriture d'exception. Le directeur de la BN, Amine Zaoui, au premier rang, semble aux anges. L'histoire de la littérature produite par les femmes écrivaines algériennes a été revisitée. La première génération, avec ce duo unique mère-fille, Fatma et Taos Amrouche, qui avait forcé les fenêtres pour que la voix des Algériennes émerge. A la même période, Djamila Debèche avait écrit sur le thème de la condition de la femme dans la société algérienne. Cela lui avait valu d'être cataloguée francophile et assimilationniste. Dans mon intervention, j'ai réfuté ces allégations, prouvées par les textes, afin de réhabiliter cette écrivaine pionnière. Puis, est venue la seconde génération où figurent Assia Djebbar, Bitari, Bédia Bachir… Traitant du thème de la guerre de l'indépendance, lié à la condition de la femme, elles ont exprimé le refus de l'assimilation occidentale et de l'aliénation culturelle. D'autres écrivaines suivront ces pionnières : Yamina Méchakra, Hawa Djabali, Aïcha Lemsine, Zinai-Koudil… Leur thématique, plus contemporaine porte sur l'exil, la guerre, avec la tentative d'une nouvelle écriture, refusant le reflet de l'histoire officielle. Par la suite, sont apparues d'autres écrivaines encore qui s'approprient les thèmes idéologiques, sociologiques avec une esthétique nouvelle. Nos amis écrivains, venus des pays arabes, ont pu ainsi découvrir la littérature algérienne de graphie arabe ou française. Ils ont pu aborder une écriture qui épouse les contours d'une histoire et la destinée d'une nation et dans laquelle les écrivaines algériennes se sentent impliquées. Elles ont su, à cet effet, introduire une marque originale, proposant des écritures novatrices et des regards différents sur la réalité sociale et culturelle algérienne. De ces œuvres, on distingue clairement la voix des femmes revendiquant le droit d'exister en tant que personnes à part entière. Il a fallu cinquante ans pour que l'on passe de l'émancipation de la femme colonisée, aux langues et aux identités plurielles prônées par des femmes libres qui poursuivent toujours le combat pour l'égalité et contre la bêtise et apportent des interrogations sensibles sur l'avenir. Dans l'autre sens, les interventions de nos amis écrivains, femmes et hommes, venus des pays arabes, nous ont permis de connaître l'état de la production littéraire dans leurs pays respectifs : Egypte, Irak, Syrie, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine et Tunisie. La salle était pleine durant les deux journées rythmées par des confrontations animées, passionnées mais toujours courtoises. A ces moments, m'est revenu le chant imaginé de Entendez-vous dans les montagnes de Maïssa Bey. Le thème de l'autobiographie a été entre autres abordé. Considéré comme un genre nouveau dans la littérature arabe moderne, cet usage de raconter avec le « je » sa propre histoire et personnalité est utilisé pour témoigner mais aussi pour s'imposer et pour dire : « J'existe ». A la fin du séminaire, j'ai abordé Mohammed Sari, professeur de littérature, traducteur et écrivain, à qui j'ai soumis ce constat : « Mohammed, je découvre que les rencontres avec les écrivains des pays arabes m'enrichissent plus que ceux avec des pays occidentaux ». Il a réfléchi et m'a répondu avec sa douceur professorale habituelle : « Mon cher, tu le découvres parce que longtemps, ton regard a été seulement dirigé vers l'Occident. Tu as négligé l'Orient et, plus loin, l'Extrême-Orient, desquels nous avons beaucoup à apprendre ». C'est vrai, j'ai beaucoup à apprendre, à me remettre en cause, à douter et à me poser des questions comme, par exemple, sur l'absence à ce séminaire de nombre de mes collègues francophones, écrivains, éditeurs, libraires… Etre présent à ces séminaires revêt une importance particulière, parce qu'on y découvre mais aussi, ne serait-ce que par respect à Giberan Khalil Giberan , Edouard Saïd, Adonis, Nezzar Qabbani et Mahmoud Derwiche que, pourtant, plusieurs écrivains algériens brandissent comme références.

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