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Ghazaouet : Témoignage poignant d'un harrag
Publié dans El Watan le 18 - 12 - 2007

Agé de 39 ans et père de deux enfants, un harrag sauvé in extremis d'une mort certaine par les sauveteurs espagnols, nous raconte avec amertume les péripéties qui ont jalonné son aventure périlleuse en compagnie de ses 9 comparses, dont une jeune fille.
« Le hasard des rencontres a fait que je me retrouve avec une bande de jeunes venus d'horizons différents mais qui avaient un point commun : le désir insatiable de traverser la mer quitte à y laisser leur vie pour rejoindre la côte espagnole. Mon rôle consistait à fournir l'équipement nécessaire pour la traversée. De part ma qualité de marin, j'arrivai sans peine à repérer un hors-bord de 4,80 m, équipé d'un moteur de 65 chevaux, pour un prix raisonnable de 39 millions de centimes. On pensait que le voyage n'allait pas durer longtemps, alors on avait estimé inutile de transporter les produits alimentaires et de l'eau. D'autant plus que les 255 litres d'essences, les sacs à dos et les gilets de sauvetage occupaient pratiquement toute la place. Le 25 juillet, il était environ 20 h 30, je vérifiai pour une dernière fois le matériel qui devait en principe nous transporter vers l'Eldorado, mes acolytes écoutaient attentivement les conseils prodigués par Kamel, un groupe d'amateurs de la pêche à la ligne dévalaient la pente escarpée de la plage de Bekhata et étaient venus nous souhaiter bonne chance. A cet instant mon portable sonna, un ami qui faisait la sentinelle au port m'informa que la vedette s'apprêtait à sortir, alors il était temps de quitter la terre et de prendre le large. Les marins d'un jour prenaient place à bord de la barque, je mis le moteur en marche et je fonçai droit vers le Nord. Silencieux, nous fixions les lumières de la ville tant que nous pouvions les voir. Quand elles s'étaient dissipées à l'horizon, Mouh rompit le silence : « ça y'est, nous sommes partis ! ». Nous naviguions ainsi dans une mère calme, à peine frisée par de légères bouffées de la brise nocturne, pendant presque 4 heures. Soudain, le vent de l'ouest s'éleva. Il souleva la mer en lames bouillonnantes qui venaient à notre rencontre. On se cramponnait tant bien que mal au parapet de notre embarcation et un sentiment de soulagement nous envahissait quand nous constatâmes la façon dont notre bateau montait sur les premières crêtes de lames menaçantes qui venaient vers nous en écumant. Mais nous ne nous étions pas rendus compte que nous n'avancions presque pas. Apres 2 heures de lutte acharnée contre ces montagnes liquides, le moteur s'arrêta, nous avions épuisé la réserve d'essence que nous avions emportée. Nous chavirâmes ainsi au gré de ces vagues déchaînées 7 heures durant. On pensait que c'était la fin de notre aventure et que nous allions finir au fond de la mer. Je mis mon gilet de sauvetage et un chapelet de souvenirs déferlait dans ma tête. L'image de mes deux enfants occupait mon esprit et je me disais que je n'allais plus les revoir. Soudain, nous aperçûmes un bateau non loin de nous, nous nous égosillions tant que nous pouvions, nous gesticulions, mais en vain. 3 autres bateaux naviguaient pas loin de nous, mais étaient restés indifférents à notre détresse. D'ailleurs, on n'avait plus la force de crier, on s'était résigné à notre sort, on pensait alors que c'était fini pour nous. Mais je ne sais par quel miracle, à cet instant même, un autre bateau sortit de je ne sais où et mit le cap droit vers nous. « Nous sommes sauvés, s'éclata en sanglots la jeune fille. »
Racisme
Ne pouvant nous porter assistance, le commandant du navire avertit les secours qui arrivèrent une demi heure après, à bord d'un hélicoptère. Deux à deux nous fûmes hissés à bord de l'appareil. L'opération de sauvetage avait duré plus d'une heure. Les hostilités avaient commencé lorsque les sauveteurs avaient refusé de récupérer nos sac à dos, où il y'avait notre argent et nos effets personnels. Nous atterrîmes à l'aéroport d'Almeria. Après avoir reçu les soins nécessaires, la Croix Rouge nous offrit des vêtement et à manger. Ensuite, nous fûmes remis entre les mains de la police (guardia civil). Au commissariat d'Almeria, nous étions malmenés, humiliés, tabassés et nous ne pouvions même pas nous protéger car nous avions les mains menottées. Nous étions restés cinq jours au commissariat d'Almeria. On avait droit à 2 sandwichs par jour, bien saucés par des menaces et des injures racistes. Au bout du cinquième jour, nous fûmes transférés vers Algesirsas. Au camp, il y'avait des Libanais, des Irakiens, des Kurdes, des Roumains, des Bulgares, des Mexicains, des Afghans, des Marocains, des Subsahariens et même des Asiatiques. Là, c'était vraiment l'enfer ; il fallait se tenir à l'écart pour éviter les coups de matraques et l'isolement. Durant ces treize jours de détention, on n'avait qu'une seule idée en tête : retourner chez nous. Pour nous, les Algériens, on a réservé un traitement assez particulier et pour nous provoquer, on nous traitait de (Algériano térrorista). C'était insoutenable de subir une telle torture morale. On préférait encore recevoir des coups de matraques que d'entendre ces paroles gorgées d'une haine atroce qui taille des morceaux vifs du cœur. Le dernier jour, à 3 heures du matin, départ pour Alicante. Le trajet avait duré 11 heures et 30 minutes. Durant le voyage, le bus faisait des escales dans des aires de repos, les policiers prenaient tout leur temps pour manger, se dégourdir les jambes … Nous n'avions pas le droit de quitter le bus, même pas pour aller aux toilettes ; d'ailleurs nous avions de beaux bracelets aux mains. Au commissariat d'Alicante, nous étions enfermés dans des cellules où il n'y avait même pas de matelas ; nous dormions par terre. Le lendemain, nous fûmes reçus par un fonctionnaire du consulat. Trois compatriotes avaient été libérés, les 36 autres, moi y compris, étions reconduits à la frontière. Nous embarquions à bord du bateau vers 22 heures, toujours les mains menottées et accompagnés d'un groupe de policiers. A bord du bateau, deux camardes s'étaient encore fait tabasser par ces policiers européens. A une heure environ du port d'Oran, les « gardiens de la paix » nous enlevèrent les pinces. »


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