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« On s'achemine vers la mort lente de l'autonomie »
M'hamed Khedad. Membre de la délégation sahraouie pour les négociations de Manhasset
Publié dans El Watan le 14 - 01 - 2008

Rencontrée à Alger, Samedi, à son retour du troisième round de négociations, la délégation sahraouie a bien voulu répondre à nos questions. M'hamed Khedad, membre de cette délégation, revient dans cet entretien sur les raisons du blocage et estime qu'à travers ces discussions, on s'achemine vers une mort lente du projet marocain d'autonomie, du fait que celui-ci est illégal et ne répond pas à l'esprit de la résolution du Conseil de sécurité.
Quel bilan faites-vous du troisième round de négociations ?
Le troisième round de négociations de Manhasset qui a réuni les délégations des deux parties au conflit, le Front Polisario et le royaume du Maroc, autour de Van Walsum, l'envoyé personnel du SG des Nations unies, a été l'occasion de discuter de certains points, mais tout d'abord la mise en application des résolutions 1754 et 1783 dont l'objectif est de trouver une solution mutuellement acceptable qui garantirait l'autodétermination du Sahara occidental. Bien sûr, les positions sont très éloignées par ce que le Maroc continue d'estimer que la seule solution qui vaille pour lui, c'est l'autonomie, ce qui est en fin de compte une lecture biaisée et sélective des deux résolutions. Celles-ci appellent à une solution garantissant l'autodétermination du Sahara occidental, alors que le Maroc tranche unilatéralement sur le sort du territoire et de la population en disant que c'est un territoire marocain alors que pour la communauté internationale et le Conseil de sécurité, le problème de fond est la souveraineté sur ce territoire, laquelle souveraineté ne peut être tranchée, comme le stipule les deux résolutions, qu'à travers une consultation de la population, un référendum d'autodétermination, et qui dit autodétermination dit plusieurs options. Le Maroc a continué à camper sur sa position et nous, nous avons défendu l'application de l'esprit de la résolution qui appelle pour une solution garantissant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Dans ce cadre, nous avons approfondi les débats sur notre proposition remise au SG de l'ONU le 10 avril dernier qui parle d'un référendum d'autodétermination avec trois options : indépendance, autonomie et intégration. Mais les positions étaient très éloignées sur ce point de l'ordre du jour qui était fondamental. C'était également l'occasion de débattre des mesures de confiance qui nous ont été proposées par l'envoyé personnel du SG dont une partie a été déjà mise en application par le Haut-commissariat des Nations unies, notamment l'échange des visites et les téléphones. D'autres n'ont pu être mises en application, notamment l'échange des courriers, les séminaires. Auxquelles j'ajoute celles proposées par l'envoyé personnel, à savoir le déminage des territoires, des patrouilles conjointes des deux parties pour contrôler le cessez-le-feu, l'échange des délégations à haut niveau et celle que nous avons rajoutée : la question des droits de l'homme. Van Walsum a bien pris note de cette mesure, il considère que c'est un bon point de départ, en ce sens que la question des droits de l'homme doit être réellement prise en charge par les mesures de confiance. Celles-ci sont malheureusement bloquées par le Maroc qui a refusé qu'il y ait une discussion sur cette question. En discutant de l'application des résolutions, il était question que chaque partie présente son plan, nous avons parlé de l'administration. Pour nous, l'administration que nous concevons aura comme base un Etat républicain où régneront le multipartisme, la démocratie et le respect des droits de l'homme, alors que pour le Maroc c'est l'autonomie…
… Pardon de vous interrompre, dans votre proposition d'avril dernier, il était également question d'une proposition d'autonomie, en quoi celle-ci diffère-t-elle du projet marocain ?
Pour nous, l'autonomie est juste une option. Nous la prenons en charge alors que le Maroc a continué à se retrancher dans sa position qui est de dire : j'y suis j'y reste, il n'y a que l'autonomie qui vaille. Nous avons dit que notre proposition prend en charge la vôtre, dans la mesure où nous appelons pour une solution démocratique à travers un référendum d'autodétermination et que parmi les options qui seront soumises au vote, il y aura l'autonomie. Celle-ci sera prise en considération après, dans notre perspective, si la population vote en faveur de celle-ci. Le contenu de cette autonomie doit être négocié plus tard.
Van Walsum parlait à la clôture du troisième round de négociations de « divergences sur les question fondamentales ». De quoi s'agit-il plus concrètement ?
C'est l'application des résolutions 1754 et 1783. Nous avons dit que la finalité de ces résolutions, comme clairement exprimée dans les textes de ces mêmes résolutions, c'est l'autodétermination. Alors que le plan marocain ne peut pas permettre cette autodétermination, il offre une seule option et le Maroc, dans ce cas, s'arroge le droit de décider de ces territoires, alors que nous nous avons développé notre plan qui a pour finalité celle d'organiser un référendum d'autodétermination avec trois options. C'est ce qu'a mené Walsum à dire qu'il y a des divergences très importantes sur le comment appliquer les résolutions citées plus haut, comme celles des mesures de confiance. Malheureusement, le Maroc ne veut entendre parler de ces mesures.
Donc finalement, jusqu'à l'heure, il n'y a pas eu de véritables négociations ?
Le blocage vient du fait que pour le Conseil de sécurité la résolution est claire, elle prend en charge les deux propositions donc la discussion doit se faire sur cette base, alors que le Maroc continue de dire que la seule solution qui vaille c'est son plan. C'est ce qui fait le blocage. Nous continuons la négociation par ce que il y a un intérêt de la communauté internationale et du Conseil de sécurité. Nous venons d'avoir un troisième round. D'ici moins d'un mois, il y aura la visite de l'envoyé spécial du SG dans la région. Trente jours après, il y aura un quatrième round de négociation, c'est donc la recherche d'une solution. Ce n'est pas par ce que le Maroc bloque que nous devons refuser la négociation. Nous devons, dans la mesure où Van Walsum continue de tenir le cap fixé par le Conseil de sécurité, c'est-à-dire que la négociation se fait sur la base des deux propositions, continuer. Cela dans la mesure qu'il y a un intérêt du Conseil de sécurité vis-à-vis de la question. Le deuxième congrès nous a donné de nouvelles directives, notamment nous ne devrons pas négocier pour négocier, nous devrons donner une limite pour cette négociation. Je pense que le troisième round a ouvert la possibilité d'une visite de l'envoyé spécial du SG de l'ONU dans la région. Qu'apportera-il ? Sera-t-il question de nouvelles propositions ? Sera-t-il question d'une synthèse des deux propositions. Il y a en tout cas des indications sur le cours terme, avant la prochaine réunion du Conseil de sécurité qui aura lieu en avril. C'est dans cette atmosphère que nous évoluons. Le plus important dans tous cela est que malgré l'entêtement du Maroc, son plan est enterré.
Et pourtant la résolution 1754 prend note de la proposition marocaine...
C'est vrai qu'il y a une ambiguïté dans la mesure où les deux propositions sont contradictoires. Mais le Conseil de sécurité précise aussi que la finalité, c'est l'autodétermination. Et donc par déduction, le projet marocain n'a plus sa place. Le projet d'autonomie marocain n'ouvre qu'une seule perspective, c'est l'autonomie. C'est le sort du territoire qui est décidé avant même des négociations. Dans le fond, le projet marocain veut dire que le Maroc s'arroge le droit de décider unilatéralement du sort des territoires alors que le cœur de la négociation est de décider du sort du territoire. En fin de compte, la seule solution qui s'inscrit dans cette perspective, fixée par le Conseil de sécurité, c'est la proposition du Front Polisario. L'autodétermination veut dire plusieurs options à offrir au peuple sahraoui
Concrètement, sur quels critères la partie sahraouie s'est-elle basée pour accepter un 4e round malgré le blocage ?
Dans la mesure où l'envoyé personnel continue de croire qu'il y a possibilité d'aller de l'avant à travers une visite dans la région. Ces éléments nous amènent à dire qu'il faut donner encore une chance à la négociation. De toute façon, l'on assiste de plus en plus à une mort lente du projet d'autonomie que propose le Maroc, du fait que celui-ci est illégal et ne répond pas à l'esprit des résolutions du Conseil de sécurité.
A quel moment la partie sahraouie pourra-t-elle décider de quitter les négociations ?
Quand on se rendra compte que le médiateur qui est les Nations unies ne veut pas ou essaye de dévier du chemin allant vers l'application des résolutions 1754 et 1783, dont la finalité est l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Ce sera, à ce moment-là, un élément annonciateur pour assumer nos responsabilités. Mais nous sommes tenus de faire une présentation des résultats de Manhasset à la direction du Front Polisario, qui décidera du chemin à suivre.
Le Front Polisario est-il prêt à accepter l'autonomie un jour ?
Pas du tout. La partie sahraouie ne demande pas quelque chose d'impossible, elle demande à ce que le peuple sahraoui soit démocratiquement consulté sur son devenir. Nous n'accepterons pas une solution qui ne passera pas à travers le vote populaire, le vote démocratique du peuple du Sahara occidental. Mais si les Sahraouis votent demain pour l'intégration ou pour l'autonomie, nous respecterons la volonté librement exprimée par le peuple sahraoui. Mais nous sommes complètement convaincus que ce dernier votera en faveur de l'indépendance.


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