Le ministère de la Santé a présenté hier un bilan chiffré des greffes d'organes et de transplantations de tissus et d'implants cochléaires réalisées au courant de l'année 2007 dans les différentes structures de santé publique à travers le territoire national. Les prévisions sont atteintes dans certaines pathologies et d'autres ont été réalisées à 50%, voire même plus que ce qui a été prévu. Dans la greffe du rein qui reste encore une activité limitée en raison de la rigidité de la loi par rapport aux donneurs, 116 opérations de greffes rénales ont été effectuées sur les 186 prévues. La greffe de la cornée réalisée dans neuf centres a permis à 395 malades d'en bénéficier sur les 484. L'implant cochléaire pour lequel un budget conséquent a été mis à la disposition des neuf structures, 131 implants seulement ont été réalisés dont l'hôpital de Kouba en tête avec 45 implants, alors que le service tablait sur 20. L'implant phonatoire qui remplace un larynx cancéreux (7 à Annaba) ne semble pas être une meilleure solution selon les avis des spécialistes présents et ne souhaitent pas élaborer un programme national pour l'implant phonatoire. Le Pr Zemirli n'a pas manqué de dire qu'il n'est plus indiqué pour plusieurs raisons, à cause des effets secondaires notamment. Pour ce qui de la transplantation hépatique (greffe de foie), seulement 3 ont pu être effectuées sur 9 au niveau du service de chirurgie oncologique au CPMC. La greffe de la moelle osseuse faite exclusivement au niveau du service d'hématologie au CPMC a été en tête avec 149 greffes sur les 120 au programme. Ce qui n'empêche pas Amar Tou de faire remarquer au chef de service Hamladji que des moyens colossaux ont été mis à sa disposition. Une remarque qui ne l'a pas laissé indifférent et celui-ci de lui répondre : « J'ai tenu mes engagements Monsieur le ministre. » Le bilan présenté par le ministère de la Santé vaut tous les encouragements, mais il ne reste que chiffré. Visiblement, ce qui intéresse Amar Tou est le nombre de greffes réalisées. Le reste semble être vraiment secondaire, à savoir la qualité de vie des malades, les échecs en matière de rejet dans la greffe du rein par exemple et le suivi de ces malades, notamment pour ce qui de la rééducation après l'implant cochléaire. La problématique a été bien résumée par le Pr Graba, chef de service de chirurgie oncologique au CPMC. Il a même interpellé le ministre sur l'agence nationale de transplantation d'organes qui reste encore un projet comme c'est le cas aussi pour la banque d'organes et l'institut du rein. Le Pr Graba a aussi soulevé le problème des malades qui sont en attente d'une greffe. Seul un registre peut comptabiliser leur nombre et les besoins au niveau national. Rien n'a été fait de tout cela et pourtant les prévisions pour l'année 2008 sont déjà faites. Sur quelle base a-t-on décidé de programmer pour l'année en cours, 635 greffes de la cornée, 236 greffes de rein, 190 greffes de la moelle, 15 greffes hépatiques et 410 implants cochléaires ? Quels sont les malades prioritaires sachant que des centaines de malades sont en attente d'une greffe d'organe. Cette rencontre a regroupé les directeurs des établissements et les différents chefs de service chirurgiens dans les différentes pathologies qui ont pu réaliser ces greffes. Ainsi, le ministère de la Santé a présenté à la même occasion le bilan de 2007 des transferts pour soins à l'étranger qui a été réduit cette année de 22%, soit sur un total de 1667 dossiers déposés, 779 seulement ont bénéficié d'une prise en charge dans les différentes pathologies. La cardiologie vient en tête avec 355 dont la majorité relève de cardiopathies congénitales, selon le Pr Bougherbal, président de la commission médicale nationale des transferts pour soins à l'étranger. Par ailleurs, le Pr Bougherbal a posé le problème des 74 malades atteints de scoliose qui sont en attente d'une prise en charge en Algérie ou à l'étranger. Il a tenu à signaler que « la destination française est très coûteuse pour la sécurité sociale et les destinations de rechange (la Jordanie) sont contestées par nos praticiens ». Une situation qui a été pourtant posée au ministre, Amar Tou, au mois de mai 2007 lors de la présentation du premier bilan des transferts pour soins à l'étranger.
