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Faulkner, cet inconnu
Publié dans El Watan le 31 - 01 - 2008

Tous les hommes n'ont pas été conçus pour écrire, mais peu importe ! William Faulkner, lui, était né avec un profil de grand écrivain, et il le sut dès le départ.
Cependant, sa vie à elle seule ne lui suffisait pas, en ce sens qu'il voulait écrire et vivre, d'où sa fuite en avant dont les biographes tentent aujourd'hui de saisir les tenants et les aboutissants. Par bonheur, les interprétations sur sa vie et son œuvre continueront à se faire jour puisque Faulkner, lui-même, se disait insaisissable, ou plutôt « menteur de profession ». André Bleikasten, l'un des plus grands faulknériens à travers le monde, nous le confirme dans sa monumentale biographie, « William Faulkner, une vie en romans », parue, tout récemment, aux éditions Aden, à Paris. Sous l'écorce, se cache un petit homme, mal dans sa peau, puisque le passé de sa région, le Mississipi, le hante dans sa vie de tous les jours et à travers ses propres personnages. En effet, on dit encore que la défaite du Sud esclavagiste, face à un Nord, dominateur et générateur de nouvelles valeurs, avait toujours pesé sur sa conscience, au point de l'inciter à se chercher ailleurs et à créer un petit monde à lui, appelé « Yoknapatawpha « , univers au sein duquel il a toujours doublement vécu, en tant qu'écrivain et citoyen campagnard. Là où Ernest Hemingway préférait aller vivre dans des ailleurs toujours renouvelés au point de dire de son concitoyen : « Les grands mots ne font pas de grands sentiments », Faulkner, enraciné dans son petit monde, ne quittait celui-ci qu'en cas de besoin, c'est-à-dire, pour aller travailler, quelque temps, comme scénariste à Hollywood, et revenir chez lui pour y vivre sa double personnalité, celle de l'écrivain et celle du petit fermier gérant sa petite propriété avec l'aide de quelques servants de couleur. Cette solitude de coureur de fond ne l'empêchait pas de regarder l'humain sous toutes ses coutures. C'est donc sur un fond biblique propre aux gens du Sud, qui, du reste, généra, de sa part, un style biblique, que Faulkner enchaîna romans et nouvelles jusqu'à la fin de sa vie. Réputé alcoolique — il en mourut en 1962 à la suite d'une chute de cheval —, Faulkner n'eut de cesse de donner l'impression qu'il était toujours à pied d'œuvre pour se cloisonner derrière la muraille fictive construite, pierre par pierre, et ce, tout au long de sa vie. André Bleikasten, ayant fouillé les moindres recoins existentiels de Faulkner, nous le fait découvrir sous toutes ses facettes : l'écrivain occupé à sculpter des personnages d'une stature antique, et le citoyen du Mississipi portant, en silence, les stigmates de la guerre civile entre le Nord et le Sud des Etats-Unis d'Amérique. Vu du dehors, on ne peut s'empêcher de dire que l'écrivain qu'il fût avait réussi à se prendre en charge, même si le doute viendrait parfois, à camper entre nous et lui. En tant que romancier, il fut supérieur, et de loin, à son statut de citoyen du Mississipi. En somme, Faulkner savait qu'il se devait de toujours remuer la matière humaine dans ses écrits. C'est donc là qu'il faut aller le chercher, non dans ses frasques d'alcoolique ou d'amoureux en mal d'amour. Il fit des livres, et il mourut, c'est ce qu'il avait souhaité comme épitaphe.

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