Les prix du pétrole dépendront de l'évolution de la valeur du dollar, a déclaré hier le président de l'Opep et ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. « Le dollar est obligé de se renforcer, il est dans la direction, je ne pense pas que la FED (réserve fédérale américaine) va continuer à diminuer le taux d'intérêt et ils vont probablement injecter des liquidités pour encourager les gens à investir », a indiqué le président de l'Opep. Le ministre, qui s'exprimait à la fin d'une cérémonie de signature de contrats, était interrogé sur la possibilité que le baril atteigne les 200 dollars. « Le pétrole prend le chemin à l'inverse du dollar, il y a une relation directe, il y a quelques jours le dollar s'est renforcé de 1%, le baril a reculé de 4 dollars, si le dollar se renforce de 10%, le baril va tomber de 40 dollars », a expliqué le ministre. « La situation dépend aussi de la Banque centrale européenne, s'ils continuent seulement à se focaliser sur l'inflation ou bien s'ils veulent aider la zone dollar, ça commence un peu à affecter leurs économies. Peut-être que le dollar devient de plus en plus bas... Airbus se déplace aux Etats-Unis, ils risquent d'y avoir une délocalisation de leur industrie vers les Etats-Unis. En renforçant le dollar, ils améliorent leur compétitivité », a indiqué le ministre. « En termes de fondamentaux, il y a deux choses contraires qui arrivent, les stocks sont élevés, la demande baisse, l'offre est bonne et normalement s'il n'y avait pas de crise du dollar, on n'en serait pas là », a ajouté le ministre. « Ce qui arrive n'a rien à voir avec l'offre et la demande, les prix sont complètement tirés par la spéculation... L'or et le blé sont aussi affectés, pas seulement le pétrole », a indiqué le ministre. A propos de l'évolution du prix du pétrole d'ici la fin de l'année, le ministre a estimé que « si le dollar se maintient à ce niveau là, les prix vont rester à ce niveau là, je dirais entre 80 et 110 dollars le baril », a-t-il indiqué. « Tout dépend de l'évolution du dollar qui va être le baromètre à suivre », a-t-il ajouté.
