Le président Bouteflika appelle la presse algérienne à se professionnaliser davantage. « Si l'objectif de la presse algérienne, durant la période ayant suivi l'ouverture du champ médiatique, était d'enraciner la liberté d'expression, sa mission aujourd'hui est d'aller vers davantage de professionnalisme et de s'imposer le respect des règles du métier qui consacrent le droit à l'information et qui lui évitent de s'éloigner de la vérité et de l'objectivité », souligne le chef de l'Etat dans un message adressé hier aux journalistes algériens, à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Cela, selon lui, en investissant plus dans la formation des journalistes. Convaincu que la presse est primordiale pour l'instauration de la démocratie, M. Bouteflika relève la nécessité que les différentes entreprises de presse et les structures de l'information trouvent des « mécanismes plus efficaces » pour assainir la corporation des « parasites » qui « utilisent la presse à d'autres fins qui n'ont rien à voir avec la profession ». Dans le même message lu par Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, à l'ouverture de la cérémonie organisée par le ministère de la Communication à l'hôtel Hilton, le premier magistrat du pays souligne l'importance de mettre en place « un code d'éthique et de déontologie », de protéger les travailleurs du secteur et d'ouvrir « un dialogue permanent » avec les autorités en charge de la communication. Il se montre ainsi persuadé que le dialogue reste le meilleur moyen pour le règlement des affaires qui naissent de l'exercice du métier. Le chef de l'Etat n'a pas manqué de louer la corporation des journalistes en évoquant ses sacrifices et en rendant hommage aux « martyrs du devoir » et à tous ceux qui ont été assassinés durant notamment la dernière décennie. « Tout au long du parcours du peuple algérien, durant la guerre de libération, au lendemain de l'indépendance mais aussi durant les années de crise, la presse algérienne a constitué une des sources qui ont nourri la conscience de la nation », écrit-il. Il dit avoir tiré un brin de fierté des journalistes algériens qui ont su se frayer une bonne place dans les médias arabes et européens grâce à leurs compétences et à leur dévouement à ce métier. Le président Bouteflika revient, en outre, sur la nécessité de moderniser le secteur de l'information et de la communication. Cela relève, précise-t-il, du « devoir des autorités publiques et de la responsabilité de tous ceux en charge du secteur, en ce sens que le droit à l'information va de pair avec le devoir de prestation de service public et avec la culture de la véritable citoyenneté ». Abderrachid Boukerzaza, ministre de la Communication, a pour sa part indiqué, dans son allocution d'ouverture, que le gouvernement œuvre pour la consécration « du processus de dialogue et de concertation comme moyen de prise en charge des préoccupations de la corporation médiatique et donne le feu vert pour la révision du système juridique régissant ce secteur à même de l'actualiser, le perfectionner et le moderniser ». Cela même si la revendication majeure de la corporation reste de sauter les verrous qui bloquent l'évolution de la liberté de la presse, à savoir la dépénalisation du délit de presse.
