C'est un programme ambitieux qu'a affiché à sa 4e rencontre publique, mardi dernier à Paris, le Réseau des Algériens de France et Franco-Algériens. Construire une identité affirmée pour se projeter dans l'universel, une énergie et une vitalité et non se refermer sur soi », a affirmé Akli Mellouli (élu régional PS et maire adjoint), appuyé par Chafia Mentalechta (ex-déléguée nationale à la lutte contre les discriminations au Parti socialiste). Paris : De notre bureau Les deux principaux initiateurs du Réseau des Algériens de France et Franco-Algériens avant de céder la parole aux membres du comité de pilotage, ont dégagé dès les premières rencontres pour réfléchir et proposer, des axes de travail pour que « ce mouvement lie tous les Algériens et Franco-Algériens, dans leur diversité et leur singularité ». Le comité de pilotage propose l'organisation d'une grande semaine, pour montrer la richesse de la communauté franco-algérienne, qui se tiendrait en juin 2009. Des chapiteaux seront dédiés à chaque région d'Algérie avec des espaces de culture et d'artisanat, a précisé Lynda Khellas. Un espace consacré à l'évocation de l'histoire de l'immigration avec l'aménagement d'un café bistrot, premier lieu de rencontres et de vie des anciens immigrés, des expositions consacrées au monde du travail, au logement d'hier et d'aujourd'hui, à la participation à la lutte pour l'indépendance nationale, à l'apport des Franco-Algériens au développement économique, à l'essor culturel et au prestige de la France.… Pour le 17 octobre 2008, il appelle les Franco-Algériens et les militants de la cause de l'indépendance de l'Algérie et des droits de l'homme et des libertés, à une imposante manifestation en portant un brassard noir en hommage aux Algériens qui ont trouvé la mort le 17 octobre 1961 à Paris et dans sa région. Un autre projet consiste en la tenue d'« un Zénith de l'égalité made in France pour dire que nous sommes de France » et pour que « notre pays d'origine entende que nous savons où sont nos racines ». Ce sera un grand meeting avec des interventions de personnalités, des sportifs, des artistes de renom. Le comité de pilotage propose aussi des initiatives sur l'histoire de l'immigration pour que « nos jeunes apprennent à grandir avec leur histoire ». Ce travail sera dirigé par le sociologue et chercheur au CNRS, Hacène Zahraoui, qui avance pour le centenaire de l'immigration algérienne un travail sur la « valorisation et la réappropriation de cette mémoire ». Le sociologue mène notamment des études sur le « silence des anciens et les attentes des nouvelles générations ». « Il nous appartient aussi de travailler sur des ateliers d'emploi, de mobiliser ceux qui ont avancé et sont en mesure de tirer vers le haut ceux qui sont en difficulté », a précisé Akli Mellouli. « C'est l'objectif de cet espace de libre adhésion, en vue de travailler ensemble, de rompre l'isolement, de redonner de la dignité à une population qui a trop longtemps été bafouée », a-t-il ajouté. Nadir Saïfi, (responsable associatif et ancien conseiller à l'environnement), coordonnera un Grenelle de la diversité à l'image du Grenelle de l'environnement (qui est à mettre à son actif). Ce sera un « Grenelle pragmatique », a souligné Nadir Saïfi, et qui devrait déboucher à ce que « des associations négocieront directement avec les syndicats, le patronat, les collectivités, et pour que tout soit mis à plat ». Autre cheville ouvrière du réseau, Nadia Bennaceur, (présidente du Réseau ICE - Réseau des ingénieurs-consultants-experts franco-algériens), se charge de mettre en œuvre une journée coatching, parrainage d'une centaine de jeunes afin de les accompagner dans leur entrée dans l'emploi et de leur fournir des conseils pour les aider à s'orienter vers les bonnes filières de la formation professionnelle. Cette action qui aura lieu vers le 20 juin a reçu l'aval et le parrainage de patrons de grandes entreprises, d'universitaires, de professions libérales…. Président de Solimed, Farid Yaker, note que 10 000 médecins algériens exercent en France. « Il faudrait qu'ils puissent être redevables, au moins partiellement au pays qui les a formés », a-t-il suggéré en relevant que son association participe à une action de formation dans les zones défavorisées et travaille avec des étudiants en médecine. Il lance pour finir l'idée de l'organisation d'un forum annuel de co-développement avec l'Algérie. Au titre de la mémoire, une séquence a été consacrée à l'évocation du 8 Mai 1945 et des massacres de l'est constantinois. L'assemblée, plus nombreuse que prévu, au vu de l'ajout de chaises pour des convives qui ne cessaient d'affluer, a aussi rendu hommage à Aimé Césaire, à Germaine Tillon et à Lakhdar Smadhi, président de « Chorba pour tous », récemment décédés. Un clin d'œil a par ailleurs été adressé aux candidats aux municipales et aux cantonales, comme Allaouchiche Krimo, adjoint au maire de Poissy, Ali Aïssaoui, adjoint au maire de Reims, Hamou Bouakaz, adjoint au maire de Paris, Fafa Dakfali, élue à Blanc Mesnil, Kamal Hamza, conseiller à la Courneuve, Rachid Kaci, conseiller à Elysée et élu conseiller municipal à Nanterre, Fadela Mehal, Belkacem Angelo, conseiller municipal au Havre, Tazout Mourad, Nacer Kettane, conseiller d'arrondissement dans le 20e arrondissement de Paris. Force est de constater que le réseau des Algériens de France et des Franco-Algériens s'élargit et s'affirme au fil des rencontres et des contacts. De nombreuses associations, individualités de divers champs d'activité, de sensibilités politiques le rejoignent et l'étoffent. La région PACA (Provences-Alpes-Côte d'Azur) vient de se doter de son réseau régional. Des dirigeants d'associations, des médecins, des scientifiques, des universitaires, des managers d'entreprises, comme Yazid Sabeg, des membres de cabinets ministériels, des militants de l'UMP, du PS, du Modem, des responsables de partis politiques algériens, à l'instar du RCD, notamment, et dont le député Rafik Hassani est membre fondateur du réseau, ont répondu à l'appel des promoteurs du réseau pour que, tous ensemble, tendent vers la recherche de « la transversalité nécessaire pour se regrouper » alors que « la première immigration de France est sous-représentée » comme l'a rappelé Akli Mellouli.
