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Un réel espoir pour le Bas Cheliff
Colloque international
Publié dans El Watan le 28 - 05 - 2008

L'agriculture a de tous temps été pratiquée sur ces terres où la rareté de l'eau a toujours été au cœur des préoccupations humaines. Ce qui justifie l'usage d'une culture en sec ou en irrigué, selon les caprices du temps.
Depuis deux jours, l'école régionale des beaux arts de Mostaganem accueille le 4ème colloque international sur « l'économie de l'eau en système irrigué ». Organisé par le réseau Sirma (Economie de l'eau en Systèmes Irrigués au Maghreb), le colloque s'est ouvert en présence du Consul Général de France à Oran et plus d'une cinquantaine d'universitaires et de chercheurs appartenant à des institutions spécialisées et de grandes écoles de France et du Maghreb. La thématique centrale s'articule sur la gestion du périmètre irrigué du Bas Cheliff. Cette région se caractérise principalement par une agriculture complexe. Encastrée entre deux chaînes de montagne, le Dahra au nord et l'Ouarsenis au Sud, la plaine est traversée d'est en ouest par l'oued Cheliff. L'agriculture a de tous temps été pratiquée sur ces terres où la rareté de l'eau a toujours été au cœur des préoccupations humaines. Ce qui justifie l'usage d'une culture en sec ou en irrigué, selon les caprices du temps. Bien avant l'arrivée des Romains, les populations autochtones savaient mobiliser les moindres ressources hydriques pour entretenir les vergers où prédominaient oliviers et grenadiers. La présence d'un élevage s'accommodait de quelques cultures vivrières où les meilleurs blés rivalisaient avec les orges et l'artichaut. Cependant, cette agriculture traditionnelle se suffisait à elle même. Destinée en grande partie à subvenir aux besoins des familles et aux habitants des rares agglomérations urbaines, elle sera appelée, avec l'arrivée des Romains, à participer à l'effort d'exportation de denrées locales vers les grandes cités de l'empire. Le grenier à blé de Rome se devait d'assumer sa réputation. Le besoin de produire plus et mieux se fera sentir. Les premiers aqueducs pour transporter l'eau douce depuis les montagnes environnantes seront alors construits, à la grande satisfaction des populations rurales qui entameront alors l'une des plus importantes mutations de leur histoire. Maîtriser l'eau pour produire davantage devenait une préoccupation centrale. Les immenses espaces inertes seront alors mis en valeur. La région se transformera radicalement avec l'irrigation des plaines, notamment après l'installation des colons français et la mise en valeur des anciennes terres tribales ayant fait l'objet de séquestre par l'administration coloniale. Après le recouvrement de l'indépendance, le système autogéré allait inexorablement aboutir à un abandon désastreux des pratiques culturales héritées de la colonisation. Le phénomène le plus spectaculaire mais également le plus ravageur fut certainement l'abandon progressif de l'entretien des drains. Une pratique qui finira par se généraliser à l'ensemble des périmètres mis en valeur. A ce phénomène, allait s'ajouter celui non moins catastrophique qui est la fin du lien commercial privilégié qui liait l'Algérie et son agriculture à l'ancienne métropole. Un siècle de pratique culturale orientée majoritairement vers la satisfaction des besoins de la population métropolitaine, était abandonné de manière abrupte. L'Algérie agricole n'allait pas s'en relever. L'une des lancinantes questions devait éclairer sur la manière dont le Bas Chéliff compte apporter sa contribution à la définition et à la mise en place d'une agriculture alternative. Ses potentialités agricoles peuvent atteindre, voire dépasser les 70 000 hectares, dont une infime partie est encore éligible à une irrigation d'appoint. Sur ces terres, depuis la dislocation du système autogéré en 1987 et son remplacement par des entités (EAI et EAC) plus morcelées et moins encadrées, existe un secteur privé. Ces trois systèmes tentent de vivre en harmonie avec un autre groupe, celui des loueurs de terres. Très entreprenants et disposant de moyens financiers importants, ces acteurs font montre d'un dynamisme débordant, parfois envahissant. La situation aura grandement évolué durant les 10 dernières années, avec l'introduction de nouvelles techniques culturales et le renouvellement du matériel végétal des artichautières, tombé en désuétude.
Synérgie des compétences
Toutefois, le pays est confronté à plusieurs contraintes comme la rareté avérée et soutenue de la ressource hydrique, l'accentuation du phénomène de salinisation des sols, le recours à des cultures spéculatives, la baisse des rendements sur les cultures en sec, la quasi disparition de l'arboriculture et l'effacement de l'encadrement technique. L'injection par le biais du FNDRA de moyens financiers importants n'aura pas d'impacts réels sur la production agricole. Seule l'expérience d'introduction du système de goutte à goutte aura grandement profité à la paysannerie qui parviendra à le maîtriser en partie. Cependant, malgré les déboires consécutifs à la réintroduction de l'artichaut, les fellahs ont démontré leurs capacités à s'investir dans des techniques modernes et à les adapter à d'autres cultures traditionnelles de la région. C'est ainsi que l'irrigation localisée sera mise à profit pour l'arboriculture (agrumes et oliviers) et pour les cultures maraîchères d'été (melons, pastèques, oignons, aubergine). Le creusement de puits et les apports du barrage du Gargar et de la Merdja de Sidi Abed feront l'appoint en eau d'irrigation. Les vergers qui avaient rétréci sont en train de réoccuper l'espace. Les premières tentatives, malgré quelques déboires, semblent prometteuses. Une relance décisive de l'agriculture dans le bas Chéliff est en train de prendre forme. Son échec ou son succès va dépendre essentiellement de la disponibilité en ressources hydriques, des capacités managériales des exploitants, de la maîtrise de la salinité, dans des proportions compatibles avec une agriculture performante, de la qualité de l'encadrement technique, de l'engagement des banques à accompagner ce développement, de l'insertion de cette dynamique dans un processus mondial dans lequel seules les lois de l'offre et de la demande sont pérennes. L'autre entrave découle de l'implication et du dynamisme des autres intervenants en amont et en aval de la production, afin d'apporter au producteur le soutien qui lui permettra de conquérir de nouveaux marchés. Ces défis ne seront possibles que si des synergies locales et régionales se mettent en place. A ce titre, le colloque qu'abrite l'école régionale des Beaux Arts est le parfait exemple qu'il faut méditer. Autrement, ni les fellahs du Bas Chéliff, ni l'Algérie, ne sont à l'abris d'un désastre annoncé. En effet, l'expérience de l'atelier Sirma, qui est le fruit d'une intense et intelligente collaboration entre plusieurs institutions, devrait servir d'exemple et de levain à une nouvelle forme de coopération où l'Algérie devrait trouver naturellement sa place. La leçon la plus percutante et la plus probante restera cette synergie de toutes les compétences possibles. Car, lorsque l'homme redevient maître de sa destinée, tous les miracles deviennent possibles. Raisonner une agriculture durable passe nécessairement par une étroite collaboration entre tous les acteurs. Cela suppose un partage équitable des savoirs, des ressources et des efforts. Les incontournables ferments d'une agriculture innovante, performante et durable.


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