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Déficits en tous genres
Mekhatria, Une commune de Aïn Defla
Publié dans El Watan le 04 - 06 - 2008

A 9 km seulement du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla, la commune de Mekhatria, où vivent près de 18 000 habitants, attend toujours des lendemains meilleurs. Jouissant d'un climat tempéré, la commune, située au nord-ouest du chef-lieu, est surtout connue pour ses terres agricoles et réputée pour sa pomme de terre ; ces derniers jours, l'heure est à la récolte.
Pour ce faire, de nombreux ramasseurs venus des quatre coins de la wilaya affluent dans la région. Cette année, la récolte est prometteuse, affirme Mohamed Bouabdella, adjoint-maire, contrairement à la saison précédente où une partie de la production avait été affectée par le mildiou, cette redoutable maladie ayant sévi dans plusieurs régions de la wilaya. Pour autant, le prix du tubercule n'a pas vraiment baissé et le produit est cédé au niveau de la commune au prix de 30 DA/kg, tandis qu'à Khemis Miliana par exemple, son prix varie entre 40 et 45 DA. Signalons que la réputation de cette région ne se limite pas seulement à cela ; en effet, ce qui distingue Mekhatria, c'est le fait qu'elle a enfanté de nombreux intellectuels, à l'image des Djebbar, Charef, Mellahi… et avant eux, des martyrs de la première heure, tels El Baghdadi, Khelifa Mahrez, Ahmed Alili… et plus de 500 autres tombés au champ d'honneur, notamment dans les monts du Dahra limités par la wilaya de Tipaza. L'autre caractéristique de la région, a encore ajouté notre interlocuteur, réside dans le fait que la population de la commune, particulièrement celle des douars a été la première à prendre les armes en 1993 en formant des groupes de « patriotes » chargés de défendre la région contre toute incursion terroriste. Cependant, les conséquences liées à la décennie de terreur sont encore présentes aujourd'hui : exode et précarité, en dépit des efforts de l'Etat pour améliorer les conditions de vie de la population.
Aujourd'hui, Mekhatria continue à vivre au ralenti en l'absence de perspectives d'emploi. Beaucoup de jeunes souffrent du chômage et certains foyers demeurent sans électricité ni eau, diront nos sources. Ces problèmes, interviendra un responsable local, seront résolus par des opérations de réhabilitation du réseau hydraulique. Par ailleurs, regrettent les citoyens, le gaz de ville tarde à arriver, ajoutant qu'il ne peut y avoir de véritable bien-être sans gaz de ville. En ce moment, c'est le calme caractéristique du milieu rural qui l'emporte, brisé seulement par le chant des oiseaux même en plein centre-ville. Pourtant, il y a lieu de rappeler qu'un mouvement de contestation avait failli dégénérer au lendemain de l'annonce des résultats des élections locales APC/APW du 29 novembre dernier. « Quelques escarmouches de jeunes », commentera le même élu. Pour se rendre dans les douars situés en zones montagneuses à 5 ou 8 km, notamment à Sidi Lakehal, Taghrout… aucune autre solution que celle de prendre un véhicule « bâché ». C'est le seul moyen de transport pour la population des douars éparpillés ça et là.
L'habitat rural en souffrance
En effet, affirment nos interlocuteurs, aucun transporteur public n'osera s'aventurer sur ces routes à cause de leur forte déclivité. A 200 DA, un jeune conducteur accepte de nous transporter à bord de sa 404 bâchée jusqu'à Sidi Lakehal. Dans ce douar, la famille Mettaï, vivant dans des conditions difficiles, vient d'acquérir aujourd'hui même 100 m de câble, don de l'APC et qui permettront le raccordement au réseau électrique. Cette famille s'éclaire à la bougie depuis une année, nous confie un cousin. Ce dernier ajoutera qu'il existe d'autres familles vivant dans les mêmes conditions.
Nous suivons le vieux Abdelkader Arhab lequel insiste à nous montrer sa demeure par un sentier étroit. La maison se trouve tout au bout de la colline ; chemin faisant, le citoyen nous raconte ses déboires avec un fort accent berbère. Notre interlocuteur nous explique qu'il est originaire de la région de Gouraya. La présence dans ces lieux remonte à la période coloniale où, chassées par l'armée française, plusieurs familles ont élu domicile dans ces montagnes du Dahra.
A l'intérieur de la maison en toub, comme des images d'archives, le spectacle heurte notre regard : une marmaille d'enfants, pieds nus deux jeunes femmes portant des nourrissons, tous partageant un espace insalubre. « Nous sommes 12 à vivre dans cette mansarde, interviennent l'époux et la belle-mère. Nos revenus sont dérisoires ». Son mari nous montre des bottes de foin noircies et moisies : « Ce sont les dernières précipitations qui les ont réduites à cela », explique le père de famille, ajoutant : « Les temps sont durs. » Dans quelque temps, il pourra rejoindre sa nouvelle bâtisse construite en contrebas mais encore non raccordée au réseau électrique. La maison, au nom du père, a été attribuée dans le cadre de l'aide à l'habitat rural. « Et mes autres enfants et leur famille combien de temps vont-il encore vivre dans ces conditions ? », s'interroge-t-il. Dans le douar Taghrout situé à 8 km du chef-lieu de commune, des maisons construites pour fixer la population attendent désespérément leurs futures locataires. Pourtant, a encore indiqué l'adjoint-maire, 90% des travaux de réhabilitation du réseau routier, électrique et hydraulique ont été réalisés. En outre, le douar a bénéficié de 91 aides à l'habitat rural. Cependant, reconnaîtra le même orateur, les aides octroyées dans le cadre du plan quinquennal sont bien loin de répondre à la demande. A titre d'exemple, 180 aides pour la commune de Mekhatria et 23 pour le douar de Meraoubia, alors que le nombre de dossiers dépasse 400.
En effet, poursuivra le même élu, plusieurs familles ont définitivement changé de lieu de résidence. Ceux qui ont choisi de rester ont du mal à lancer ou à poursuivre les travaux de réhabilitation de leur demeure faute de moyens financiers. La seule solution, soutiennent des citoyens, c'est l'attribution d'aides supplémentaires au bénéfice des familles les plus démunies. Sur le chemin du retour, le jeune conducteur et son compagnon évoqueront leur malvie dans ces montagnes isolées. « Une vie en noir et blanc », comme les images diffusées par notre vieux poste de télévision. A vingt ans, Mohamed sait à peine lire : « C'était la période du terrorisme et les instituteurs n'assuraient pas toujours les cours. » Tout à l'heure, il va rejoindre les ramasseurs de pommes de terre, tandis que le jeune conducteur âgé de 24 ans continuera à sillonner la même route jusqu'à l'épuisement en attendant des jours meilleurs.


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