Dans sa politique sectorielle, le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme veut expérimenter une nouvelle formule de gestion qu'il entend appliquer cet été . Il a opté pour un programme de développement spécial pour la mise en valeur d'une plage, dans chaque wilaya côtière. Pour Béjaïa, c'est El Maghra, dans la commune de Boukhelifa, qui compte cinq autres plages dont deux sont interdites à la baignade, qui a été retenue comme plage pilote. La formule a pour objectif de faire de chacune de ces plages la vitrine touristique de la wilaya. Elle traduit la volonté des pouvoirs publics de voir les efforts ainsi concentrés se concrétiser d'une façon palpable sur un site. Pour El Maghra, il a été injecté un budget spécial de 25 millions de dinars devant prendre en charge tous les aspects nécessaires au bon séjour des estivants. A ce titre, il y est programmé des actions d'aménagement et d'équipement, ainsi qu'un programme d'animation sportive, culturelle et artistique. La plage d'El Maghra, qui s'étend sur 1100 mètres de longueur est destinée à voir sa route aménagée, revêtue et avec trottoirs et dotée de cinq plateformes, d'une arche d'entrée et d'un poste de gendarmerie. A l'accessibilité et la sécurité devra s'ajouter un environnement immédiat sain. Ce sont là des projets programmés sur budget de wilaya mais qui n'ont pu être réceptionnés à l'entame de cette saison estivale qui, elle, a déjà consommé son premier mois. Ces opérations accusent un retard dans leur réalisation remettant en cause l'objectif même du programme de plage pilote. La route donnant accès à la plage d'El Maghra sur une longueur de 300 mètres n'a pas encore été réceptionnée avec le nouvel habit promis. A chaque saison estivale, il y a des retards qui s'agrippent et on ne se presse pas pour les rattraper. L'érection des cinq plateformes est proposée pour un délai de réalisation de 25 jours et celle du poste de secours, lui, pour presque… deux mois. « Soit d'ici la fin de l'été » a regretté le directeur du tourisme de la wilaya, dont le secteur ne se suffit pas de ses seuls efforts. Le directeur du Tourisme intervenait dimanche dernier devant les élus de l'APW à l'occasion de la présentation du rapport de la préparation de la saison estivale 2008. Il est donné à constater que les choses n'évoluent pas au rythme espéré, et une saison estivale sous les meilleurs auspices ce ne sera pas, encore une fois, pour cette année. Sur les 44 plages répertoriées dans la wilaya, 30 sont autorisées à la baignade cette année. Les 14 autres sont interdites pour diverses raisons, dont deux pour cause de présence de chantiers de la DTP, une autre, à Aokas, parce qu'une décharge trône sur les lieux et deux plages, à Beni Ksila attendent encore l'aménagement d'un accès. Si pour celles-ci l'obstacle paraît de taille, pour la majorité, soit huit plages, il est plutôt fragile. Juste une affaire de postes de secours qu'on n'a pas pu installer. La plage du club hippique en est dotée mais elle n'est pas pour autant autorisée à la baignade. Pour la simple raison que le poste de secours est dégradé. L'opération de nettoyage des plages, qui échoit aux communes avec la contribution de quelques directions de l'exécutif de wilaya et l'implication du mouvement associatif et aussi de Sonelgaz, est insuffisante. Comme le sont aussi les commodités sur les plages dont 19, parmi celles autorisées, ne sont pas dotées de sanitaires et 25 ne disposent pas de miradors. Insuffisant est aussi le nombre des agents de la Protection civile qui est limité à 80 éléments avec un matériel très modeste de trois zodiacs et deux ambulances devant surveiller quelque 35 km de plages. Soit 30 plages pas tout à fait prêtes pour remonter la pente de l'été 2007 qui n'a compté que 9 millions de baigneurs.
