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Union pour la Méditerranée : La part du rêve, le poids des réalités
Publié dans El Watan le 13 - 07 - 2008

Comment est né le projet qui a abouti à l'union pour la Méditerranée, qui sera consacrée aujourd'hui à Paris ? Rappel succint. Le 6 mai 2007, à l'issue du second tour de l'élection présidentielle française, Nicolas Sarkozy lance, à la surprise générale, l'idée de construire une « union méditerranéenne ». L'idée de cette nouvelle union entre les pays des deux rives de la Méditerranée était apparue deux ans auparavant, suggérée par Jean-Louis Guigou, ex-directeur de la Datar et Panagiotis Roumenotis, ex-ministre des Finances grec et président du Centre d'analyse et de liaison des acteurs de la Méditerranée (Calame).
Paris. De notre bureau
Constatant l'échec lamentable d'Euromed, plus connu sous le nom de Processus de Barcelone, initié en 1995 pour aider au développement des pays méditerranéens, les deux hommes pensent qu'il faut créer une « communauté du monde méditerranéen » plus ou moins calquée sur celle de l'Europe. Henri Guaino, conseiller personnel de Sarkozy, est à l'origine de la reprise de cette idée par le candidat de la droite française : ce projet permet à la fois d'établir une dynamique politique hors de l'Union européenne (UE) et d'offrir une alternative sérieuse à l'adhésion de la Turquie dans l'UE, dont Sarkozy ne veut pas entendre parler.
Réduire les fractures
Pour Henri Guaino, ce projet contribuera à réduire les lignes de fracture qui traversent cette région : « Le but était de jeter les bases d'un partenariat à égalité entre les pays riverains qui ont une part commune de destin à assumer. La notion de parité, qui n'existait pas dans Barcelone, est centrale. » « C'est un changement très profond de la nature même du processus de Barcelone. Grâce à ce projet, on a remis de la politique en Europe et tourné de nouveau l'Europe vers le Sud où se joue son avenir » (in Le Figaro du 29 mars). Elu président de la République, Nicolas Sarkozy, en plus de son conseiller personnel, Henri Guaino, s'est entouré d'une équipe d'une quinzaine de personnes dirigée par l'ambassadeur Alain Le Roy. En visite d'Etat au Maroc en octobre 2007, Nicolas Sarkozy prononce un discours qui appelle « tous les hommes de bonne volonté » des pays riverains de la Méditerranée à mettre en place avec lui « une coopération d'égal à égal entre le Nord et le Sud », notamment en matière économique et politique, mais aussi militaire, culturelle et sociale. « L'union pour la Méditerranée est l'occasion de porter la vision d'une Europe politique engagée… On va me dire : ‘‘Est-ce que tout est résolu ?'' Non, c'est sûr ! Mais il y a une nouvelle volonté, une même analyse que ce qui se passe en Méditerranée est capital, une même volonté d'attaquer le processus de Barcelone d'une autre façon, de mettre de la politique dans tout cela, de traiter les deux rives à égalité, d'où la coprésidence. C'est une nouveauté, la co-présidence », affirmait Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil européen à Bruxelles, le 13 mars.
Glissement sémantique
Depuis l'appel de Rome en décembre 2007, l'union méditerranéenne est devenue l'union pour la Méditerranée et le Conseil européen des 13 et 14 mars 2008 lui a donné le nom définitif de Processus de Barcelone : union pour la Méditerranée. Le glissement sémantique de l'intitulé n'est pas neutre. Le projet initial de Nicolas Sarkozy invitait les seuls Etats riverains à créer une union politique, économique et culturelle fondée sur le principe d'égalité stricte entre les nations d'une même mer. Mais devant l'opposition de l'Allemagne, il avait déjà dû revoir sa copie début 2008. Berlin avait émis la crainte que le projet d'union méditerranéenne tel que conçu initialement par Nicolas Sarkozy divise, à terme, l'UE s'il excluait les Européens non riverains de la Méditerranée et créerait « une nouvelle frontière (…) entre l'Allemagne et la France », départageant « les pays tournés vers l'Est et ceux tournés vers le Sud ».
l'UE recadre le projet
Lors du sommet européen des 13 et 14 mars 2008, conformément aux vœux d'Angela Merkel, c'est finalement toute l'Union européenne qui entre dans le projet d'union méditerranéenne, vidé auparavant de sa substance et amputé de ses objectifs au profit d'une revitalisation du processus de Barcelone agonisant. La Commission européenne a dessiné les contours d'un projet qui limitent encore plus les ambitions de la France, déjà très diluées les mois précédents. La Commission propose de rassembler les 44 pays riverains de la Méditerranée et de l'Adriatique : les 27 Etats membres de l'UE, les 13 membres et observateurs du processus de Barcelone lancé en 1995 par les Européens pour un partenariat avec les pays du sud de la Méditerranée (Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Jordanie, Territoires palestiniens, Israël, Liban, Syrie, Turquie et Albanie), ainsi que la Croatie, la Bosnie, le Monténégro et Monaco.Par ailleurs, la Commission européenne a précisé que l'éventuel engagement de la Turquie dans le projet n'exclura pas ce pays du processus d'adhésion à l'UE. En ce qui concerne le financement, Bruxelles veut privilégier le recours à des fonds privés, des fonds d'Etat, membres ou non de l'Union, ou encore aux institutions financières internationales plutôt qu'aux fonds européens.
Et la dimension humaine ?
La suspicion et les interrogations émanant des pays de la rive sud de la Méditerranée ont été nombreuses. Qu'en est-il de la dimension humaine des relations euroméditerranéennes ? Doit-elle être abordée uniquement sous l'angle des flux migratoires, préoccupation centrale des Européens ? Cette dimension est, du point de vue de l'Algérie, au cœur même de la problématique de l'union pour la Méditerranée. « Une approche novatrice impliquerait de ne pas parler désormais de ‘‘maîtrise concertée de flux migratoires'', mais de la dimension humaine des rapports entre l'Europe et les pays du Sud ; dimension qui doit être au cœur même de la problématique de l'union pour la Méditerranée », a indiqué l'ambassadeur d'Algérie en France, au Forum de Paris, ajoutant : « On ne peut pas, comme le faisait le Processus de Barcelone, continuer à prôner la libre-circulation des biens, des capitaux et des services et en même temps multiplier les restrictions, donnant ainsi aux populations impliquées le sentiment d'être exclues d'un processus qui les concerne au premier chef. » Et de plaider pour un « Schengen méditerranéen ».


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