Il suggère l'élaboration d'une loi qui rend le vote obligatoire, comme c'est le cas en Belgique. Ksentini a affirmé sur les ondes de la radio internationale, qu'il faudrait juste trouver la sanction la plus légère possible, dans l'objectif de stimuler cet acte de citoyenneté. « C'est inadmissible de faire la fine bouche lors des élections et ensuite demander des comptes à l'Etat ou aux élus. Le vote ne doit pas être obligatoire pour tel ou tel parti politique. Cela est important pour la vie politique », indique-t-il en soulignant qu'il est possible de manifester son mécontentement à travers le bulletin blanc et non pas en boudant complètement les urnes. « Il s'agit là d'un acte négatif qui ne profite ni à ceux qui participent ni à ceux qui ne participent pas », soutient-il. Réagissant à la question de l'instrumentalisation de la religion à des fins politiques, le président de la CNCPPDH affirme que cela relève de « l'escroquerie, voire d'un acte criminel ». « Cela est absolument immoral », dit-il en rappelant que le passé a démontré les limites du courant islamiste. Ksentini est convaincu que les citoyens ne vont pas s'amuser à conforter les islamistes encore une fois compte tenu de la malheureuse expérience des années précédentes. A propos du travail accompli par la Commission nationale de surveillance des élections, l'invité de la radio estime qu'elle est dans son rôle car elle a compris l'ampleur de sa mission. « Il serait seulement plus judicieux, dit-il, d'aplanir toutes les divergences à travers le dialogue ». Ksentini affirme que les garanties offertes par le président de la République sont « suffisantes » pour garantir la transparence du scrutin. Mais, fait-il remarquer, « le véritable problème réside dans la participation des citoyens à ces joutes ». Le président de la CNCPPDH regrette à ce titre la non-participation du RCD, qu'il qualifie de « parti crédible pouvant apporter un plus à ces législatives ». Ksentini profite de l'occasion pour dire que le « citoyen doit se déterminer et se mobiliser pour que le changement soit au rendez-vous ». En ce qui concerne la représentativité des femmes au sein des assemblées élues, Ksentini souligne qu'il ne va y avoir 30% de femmes députées, mais elles pourront au moins améliorer le code de la famille qu'il qualifie « d'inégalitaire ». Par ailleurs, l'invité de la radio déclare que la fraude physique peut être cernée, mais le véritable problème concerne la fraude morale ayant trait à la manipulation de l'électeur à travers des discours démagogiques. Il tient à préciser que beaucoup de partis politiques n'ont pas de programmes consistants. Evoquant le rapport annuel de l'instance qu'il dirige et qu'il vient de remettre au président de la République, il affirme que son document est très objectif, en partant du principe que l'Algérie est en train d'entamer le virage décisif de la véritable démocratie. Surtout avec les réformes qu'il qualifie de démarche quasiment historique. Il tient à préciser sa position « n'a rien d'électoraliste ». « Pourquoi ne pas apprécier les choses à leur juste valeur, indique-t-il et reconnaître que les lois sont susceptibles d'être améliorées ».