Cet événement intervient après le 6e congrès africain de rhumatologie qui a vu la participation de spécialistes qui ont partagé leurs expériences cliniques et scientifiques. Raison pour laquelle, la rencontre d'hier s'est voulue un carrefour pour apporter un plus aux experts. Intervenant à l'occasion de cette rencontre, Aïcha Ladjouz Rezig, présidente de LAAR, a précisé qu'à l'instar des autres pays, l'Algérie a connu une transition épidémiologique avec une augmentation de l'espérance de vie et doit donc faire face à des pathologies du sujet âgé comme l'arthrose, l'ostéoporose, les maladies métaboliques. Selon la même responsable, les Algériens souffrent encore d'affections éradiquées dans les pays développés ou de maladies dont le génie évolutif a été modifié par l'apport d'investigations thérapeutiques adaptées et manquant en Algérie aboutissant à l'installation de handicap par défaut de prise en charge précoce adéquate. M. Ladjouz s'est félicité du fait que l'Algérie a enregistré d'énormes progrès dans le domaine scientifique à savoir, la physiopathologie de nombre d'affections rhumatismales. Cela est dû, a-t-elle précisé, à l'évolution enregistrée dans le domaine du diagnostic, grâce à l'apport de la biologie moléculaire et l'émergence d'outils performants d'imagerie comme l'échographie, l'IRM et le scanner aidant à faire le diagnostic précoce d'affections réputées invalidantes. « L'élaboration par des experts internationaux de critères de classification, d'indice d'activité et de qualité de vie nous permet d'adapter au mieux la thérapeutique à chaque patient », a- t-elle souligné. Elle a rappelé que les années 90 ont vu l'avènement de molécules innovantes apportant une véritable révolution dans la prise en charge de la majorité des affections rhumatismales et de leurs complications. Selon l'experte, leur prévention et leur prise en charge codifiées permettent de les utiliser avec pondération afin d'éviter des handicaps irréversibles chez les jeunes patients. Selon Mme Ladjouz, ce congrès permettra ainsi aux personnels de la santé d'être au courant des dernières évolutions enregistrées en rhumatologie et aux patients d'être mieux informés sur leur maladie ainsi qu'aux médias dont le rôle est de relayer l'information aux autorités de tutelle afin de les sensibiliser sur les conséquences invalidantes de ces affections souvent méconnues dans le but de dégager un budget pour une meilleure prise en charge. L'ARTHROSE, DEUXIÈME CAUSE D'INVALIDITE APRÈS LES TROUBLES CARDIOVASCULAIRES Dans sa communication, Mme Ladjouz a expliqué que l'arthrose est la pathologie dont la prévalence est la plus élevée en rhumatologie responsable d'une morbidité majeure dans les pays développés. Elle constitue, selon la même responsable, la deuxième cause d'invalidité après les maladies cardiovasculaires. Selon Mme Ladjouz, des études épidémiologiques ont permis de mieux appréhender cette maladie en particulier pour l'atteinte des doigts. Selon la même responsable, l'arthrose digitale (AD) représente la troisième localisation d'arthrose périphérique après celle du genou et de la hanche. « Quant à l'arthrose des doigts, elle fait l'objet de consultations fréquentes à cause des affections qui touchent les articulations », a précisé la spécialiste. Et d'ajouter : « l'expression clinique est variable allant de l'absence de tout symptôme à un retentissement fonctionnel marqué, à l'origine d'un handicap altérant significativement la qualité de vie des patients ». PRISE EN CHARGE DE L'OSTEOPOROSE CHEZ LES HOMMES « L'ostéoporose masculine est fréquemment sous diagnostiquée ». Tel a été le constat de Marie Christine de Vernejoul, spécialiste au service de rhumatologie à l'hôpital Lariboisière à Paris. Selon la spécialiste, un tiers des fractures après 50 ans surviennent chez les hommes et sont responsables d'un taux de mortalité plus important que chez les femmes. « Il n'existe pas de recommandations pour un dépistage systématique de l'ostéoporose chez le sujet âgé », a-t-elle expliqué. « Un bilan clinique et biologique complet est toutefois indispensable », a-t-elle recommandé.