C'est un retour par avion ou par bateau pour venir passer les vacances ici au pays. Les préparatifs se font à l'avance. Fahima et ses trois enfants vont arriver cette semaine. Elle téléphone tous les jours avant le jour « J », prise par la fièvre de revoir ses parents. « On arrive ! On arrive ! » Bouchra, son amie d'enfance, est également de la partie. Mais à une semaine d'intervalle, puisqu'elle vient pour passer le Ramadhan avec ses enfants au sein de sa famille. Son mari, lui, ira le passer à La Mecque. Madame C, grand-mère, elle, fait des allers-retours entre l'Europe et l'Algérie. Le bonheur de ses fils, célibataires endurcis, est de venir durant le mois sacré et jeûner dans cette ambiance si particulière qui fait les sahrate à Alger. Les frères de Djamila ont reçu des nouvelles de leur sœur qui ne viendra pas cet été pour faire carême « à la maison » : « Elle est dans tous ses états de ne pouvoir passer cette année ses vacances et le mois de jeûne avec nous ». Le retour au bled c'est également le « partir » au village pour nombre d'Algériens qui aiment rejoindre le patelin d'où ils sont originaires. Ces grandes vacances « fi dechra », « di tadhart » ; « fel keria » tendent pourtant à se perdre. La mer, les voyages, les locations sur la côte, le camping, ont tendance à effacer les retrouvailles familiales à la campagne et les loisirs « bio ». Mais au fait savions-nous seulement que nous passions des vacances bio ?