Netanyahu cherche aujourd'hui à « soigner » l'image de Hamas dans les territoires au détriment d'un Fatah disqualifié. Benyamin Netanyahu est prêt à la création d'une commission d'enquête « interne » et à un « examen » du blocus de Gaza où une dizaine d'initiatives pour briser ce blocus, sont annoncées « dans les prochainsjours ». Comme celle du Croissant rouge iranien, du Rachel Corrie ou de Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe. Le gouvernement restreint israélien songe créer une « commission devérification » interne où pourraient siéger des deux observateurs étrangers, probablement un Américain et un Turc, pour « statuer » sur les circonstances du raid sanglant contre la flottille humanitaire, le 31 mai dernier, dans les eaux internationales et vérifier si le blocus de Gaza est « conforme ou non au droit international ». Comme les généraux de Tsahal qui ont été chargés d'« examiner le déroulement de l'opération » et « tirer les leçons », cette commission devrait rendre ses conclusions d'ici le 4 juillet prochain. « Il a été décidé que la commission examinerait deux questions : est-ce que le blocus maritime est conforme au droit international et est-ce que l'opération que nous avons lancée contre la flottille est, elle aussi, conforme au droit international ? », explique Benny Begin, membre du cabinet de sécurité. Précision : la commission civile n'aura pas le mandat d'interroger les soldats qui ont participé à l'opération contre la flottille et le duo Netanyahou-Barak qui a approuvé l'opération sans l'accord formel du cabinet de sécurité. « Nous tirerons les leçons au niveau politique et au niveau de la sécurité dans les mois qui viennent, (...) et peut-être d'autres moyens à mettre en place pour mener à bien le blocus en réduisant autant que possible les risques de friction », déclare Barak, réduisant à néant tout espoir de lever le blocus comme le «souhaitent» l'ONU et Quartette. Pour les analystes, la décision des Israéliens de passer outre les attentes internationales avec la création d'une commission qu'un ancien ministre de la Justice, Amnon Rubinstein compare à du «café décaféiné» n'est pas fortuite. Comme Sharon hier, Netanyahu cherche aujourd'hui à «soigner» l'image de Hamas dans les territoires au détriment d'un Fatah disqualifié depuis «Plomb durci», pour ressortir à George Mitchell, l'émissaire américain au Moyen-Orient, son «on ne négocie pas avec quelqu'un qui veut voustuer ». Fort du soutien US, Israel sait que le monde qui s'offusque ne lui fera rien. Il estime que la tempête créée par la Flottille ne tardera pas, comme le fut celle provoquée par Plomb durci.
