De tous les événements religieux, le mois de Ramadhan est le plus propice à la méditation. Les comportements et les habitudes devraient converger vers l'abstinence, alors la piété et la ferveur retrouveront tout leur sens. Il y a comme un sentiment de repentir, de remise en question pour tenter d'accéder à la félicité. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. L'air du temps n'est plus (l'a-t-il été un jour ?) à la réflexion sur soi. Place aux instincts sevrés une journée durant de leurs habituelles «nourritures». Les premiers indices de ce forfait viennent tout droit d'une anarchie dans les comportements d'abord avec soi-même et ensuite avec les autres. Et quand ce phénomène touche plusieurs personnes à la fois cela donne l'image d'une société confuse. Et contrairement à ce que beaucoup croient ce n'est pas seulement le signe d'une spiritualité brinquebalante c'est aussi la preuve d'une acculturation rampante. Conséquence : jamais la «déresponsabilité» n'a atteint un seuil aussi profond. Les rues de la capitale se transforment en énorme dépotoir de victuailles. L'insalubrité conjuguée à une énorme passivité fait le lit d'un désastre écologique contraire aux valeurs de notre religion. L'hygiène de vie se dégrade avec la boulimique envie de tout posséder. Et pourtant l'abstinence est une épreuve qui commande la transcendance. Heureux celui qui, après s'être abstenu de toutes les tentations, atteint la béatitude. La récompense d'une journée de jeûne se lit dans un visage illuminé par la satisfaction de n'avoir pas commis d'impair envers autrui. Dans ce difficile combat avec soi-même, la grande victoire c'est de changer de comportement en profondeur. C'est une lutte que l'être humain doit mener en toute circonstance. Et le mois de ramadhan en est une. C'est une immense occasion pour rompre avec l'égoïsme, l'envie de posséder, la jalousie…bref tout ce qui fait souffrir l'Homme.
