Le rockeur du groupe mythique n'a pris aucune ride. Souple et dynamique même après 40 ans d'activité, il a fait vibrer la salle, presque pleine. Son apparition sur scène s'est faite aux environ de 17h30. L'artiste, accompagné de son fils Juba et de 5 autres musiciens, entame son spectacle avec la chanson « Wali Kan » (Observes) qui a, du coup, enflammé le public. Celui-ci reprenait en chœur les textes récités par le chanteur jusqu'à la fin du spectacle. Karim enchaîne avec une leçon « d'histoire-géographie » intitulée « Thilissa n-Tmazgha » (Les frontières de l'Afrique du Nord). Un texte dédié aux différentes révolutions qu'a connues le peuple berbère depuis l'entame de ses lointaines origines. Les chansons « Lynda », « Avehri » (vent), « Id D-was » (Nuit et jour) et de « Chenagh le blues » (J'ai chanté le blues) ont réellement embrasé la salle. De nombreux jeunes se sont « déchaînés ». Même les personnes âgées n'ont pu tenir sur place. Au pied de la scène, ils avaient des difficultés à se mouvoir tellement qu'elle est devenue encombrée et la salle résonnait de cris qui fusaient de toutes parts. La chanson des années soixante-dix est connue de ces jeunes qui suivaient le chanteur et la répétaient en chœur. Certains ont poussé l'hystérie jusqu à allumer des briquets et leur téléphone mobile. Le public a passé des moments très agréables avec ce spectacle durant lequel l'artiste a remis au goût du jour les textes et les musiques de son groupe à la notoriété bien établie à l'échelle internationale, notamment durant les années 1970 et 1980. Ce qui a fait le charme de la scène et du concert, c'est Youva. « Tel père, tel fils », dit-on. Ce jeune bassiste est très demandé par les spectateurs. Il joue comme à la guitare électrique dans toutes les positions. Il la manie même avec ses dents. « C'est fabuleux », dira Ameur, jeune étudiant à la fac centrale d'Alger. « C'est un vrai bonheur de revivre les moments de joie des années 80 et de les partager avec mon fils », dira Kader, un fan du groupe. « Le groupe, créé en 1967, transcende les générations et ses tubes s'inscrivent dans l'universalité », nous lance un vieux aux cheveux grisonnant. Hamid est venu de Mascara pour assister à cet événement d'euphorie. En un mot, le public a passé des moments agréables et de pur bonheur ! Par ailleurs et par la même occasion, l'établissement Arts et Culture, en collaboration avec la radio nationale (Chaîne II) invite le public à voyager, ce soir au même endroit, au rythme des travers les sonorités amazighes de toutes les régions du pays. Une autre occasion de vibrer et de vivre au rythme de l'Algérie entière. Des artistes venus des quatre coins du pays, des Aurès, du Djurdjura, du Chenoua, de l'Algérois, de l'Ahaggar et du Tassili pour célébrer ensemble le passage à l'an 2964. A l'affiche des artistes de renom tels que Hacéne Ahres, Zinguedah (Ouargla), Mayalas (Batna), Salem Agari (Tamanrasset), Bnet El Maghra Ahellil (Timimoune), Amar Azghal (Cherchel), la troupe folklorique Daynane (Tipasa) et Idheballen de Tizi Ouzou. Les artistes seront accompagnés d'un orchestre pilote, celui de Salem Kerouch. Soyons au rendez-vous.