« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », avait énoncé le chimiste Antoine-Laurent de Lavoisier. Et en Algérie, particulièrement dans ses parties des Hauts-Plateaux, des plaines et du Sahel, tout pousse. Il suffit de semer la bonne graine, de planter la semence ...de travailler. La terre et le climat sont des « répondants » exceptionnels. A Mila, que le Premier ministre Abdelmalek Sellal vient de visiter, rien ne peut contredire la vocation d'une région où l'investissement est garanti. Milev (Mila), la ville aux mille sources. C'était au temps de l'Antiquité. Des Byzantins, Romains, avant sa conquête par Abou Mouhadjer Dinar (un proche du Prophète). Mila allait retrouver sa berbérité grâce aux Koutamas (tribu guerrière de Kabylie). Aujourd'hui, Mila, wilaya depuis 1984, constitue une somme de belles sources d'émancipation socioéconomiques. Avec ses 32 communes et 13 daïras, Mila, carrefour ouvert sur six wilayas, souffre, pourtant, de l'isolement dû aux « crampes » (bureaucratie, absence d'initiatives, de créativité...). Un blocage qui se caricature en « carrefour-giratoire ». Une situation que le Premier ministre constate presque dans toutes les wilayas visitées jusque-là pour cause de gestion « assistée » et d'approximations alors que tous les confluents prêtent à la conquête d'horizons caractéristiques, des vocations de la région. Wilaya à vocation agropastorale par excellence, Mila peut aussi prétendre à un havre touristique par son passé historique des plus riches et des plus anciens de l'Algérie. « C'est le Hassi Messaoud de l'eau », avait estimé un urbaniste de la ville de Ghardaïa, venu en touriste à Mila, affublée jadis de l'épithète de « reine du blé et du lait ». Un bassin laitier qui ne demande qu'à être exploité, a estimé, à son tour, le Premier ministre qui connaît bien la région. Mieux, Mila peut devenir un bassin d'« aquaculture » à long terme dont bénéficieront les wilayas voisines. Car de son relief montagneux surplombant des plaines, des plateaux-vergers, Mila (l'ex-Milium ou Medius ou encore Milah) peut se prévaloir d'être un barrage à la défiguration de sa carte socioéconomique. L'ouverture par le rail est indispensable, pensent ses habitants. Depuis le viaduc du barrage de Béni Haroun, la longue vue est un ensemble d'images à fertiliser.