Désormais, la corporation des pharmaciens du Maghreb dispose d'une déclaration commune et toutes les parties signataires s'engagent à promouvoir leur profession et les relations entre les universités. La cérémonie de signature s'est déroulée, hier, à l'hôtel El Aurassi lors du lancement des travaux des 6es rencontres internationales de pharmacie d'Alger (RIPA). Cette déclaration, apprêtée par le Pr. L. Abed du côté algérien, Dr. A. Jallel (Tunisie), Dr. M. El Jeylani (Mauritanie) et Dr. A. Derraji, contient une série d'engagements et tend, entre autres, « à faire respecter la vie sans discrimination, à veiller à l'honneur et à la dignité de la profession, lutter contre l'exercice illégal de la pharmacie et du charlatanisme, lutter contre le trafic transfrontalier et la promotion des échanges universitaires entre les pays du Maghreb ». Dans son allocution de bienvenue, le président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmed, a souligné l'importance de cette rencontre qui, selon lui, « intervient au moment où le ministère de la Santé a lancé une large discussion pour établir une nouvelle loi sanitaire ». « Notre participation à ces discussions s'est caractérisée par la remise, le 15 octobre dernier, de propositions », a-t-il affirmé. Ces dernières concernent notamment la définition de la profession des médecins de santé, la précision de la définition des produits de base, la détermination des missions de l'établissement pharmaceutique qui s'oriente à de nouvelles tâches comme la prévention et la recherche et la création du statut du pharmacien. « Cette dernière proposition a été retenue pour être incluse dans la nouvelle loi sanitaire », a annoncé Benbahmed. Il affirme que « le ministre nous a reçus le 18 de ce mois et s'est engagé à prendre en considération les propositions des pharmaciens. Celles-ci seront comprises dans la rédaction finale de la loi ». Révision du réseau de distribution Le directeur général de la pharmacie, Hafedh Hamou, représentant du ministre de la Santé à cette rencontre, placée sous le patronage du président de la République, a mis en exergue dans son intervention le rôle social et sociétal du pharmacien. « Il constitue l'un des piliers de la santé », dira-t-il. Il confirme que les pouvoirs publics tendent à « assurer la disponibilité et la continuité des produits pharmaceutiques. Une importance particulière et totale est accordée à la production. Des signes encourageants sont enregistrés à travers la production nationale et les investissements », a-t-il déclaré. Pour Dr. Hafedh, « la stratégie de contrôle et de surveillance a permis d'éviter l'introduction de produits pharmaceutiques altérés. Très rarement ce type d'incident est signalé », a-t-il soutenu, tout en affirmant qu'« une révision totale du réseau de distribution des produits pharmaceutiques sera opérée ». L'expérience suisse, basée sur la formation et la formation continue, en matière de pharmacie d'officine a été évoquée lors de cette rencontre.. A ce sujet une prestation, NetCare, a été lancée en 2012. « l s'agit d'ausculter le malade via le Net pour une maladie bénigne ou une petite blessure sans RDV. Lors de cette opération, l'acquisition des médicaments est également facilitée. Pour l'heure, 200 pharmaciens offrent ce service. Ceci améliore la consultation globale et réduit les coûts » a expliqué Dr Thierry Philbet de la société suisse de pharmacie. En outre, deux chaires de pharmacie clinique et pratique ont été crées avec le concours des universités de Bâle et Genève-Lausanne. Les 6es RIPA se sont articulées autour de quatre points. Il s'agit de la pharmacie d'officine et loi sanitaire, politique du médicament, industrie et distribution, formation, pharmacie hospitalière et système de santé et exercice de la biologie médicale et réglementation. Des tables rondes autour de ces thèmes ont été animées par un panel de spécialistes venus de Suisse, du Maroc, de Tunisie et de Mauritanie.
