« Nous avons mis sur les rails l'Agence nationale de greffe d'organes qui sera installée très prochainement à Kouba. Nous allons également, s'il y a nécessité, approfondir le cadre juridique », a indiqué le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, dans une déclaration à Horizons, lors d'une visite effectuée mercredi et jeudi dernier dans les wilayas d'Adrar et de Bechar. La troisième mesure concerne la préparation de la banque d'organes. « Nous sommes en train de préparer la banque d'organes qui sera installée au niveau de l'Institut Pasteur », a ajouté le ministre, précisant que « les établissements hospitaliers qui souhaitent installer, à leur niveau, des banques d'organes, peuvent le faire et bénéficieront de l'encouragement et de l'accompagnement du ministère de la Santé ». Le ministre a insisté sur le passage à la greffe d'organes « à partir d'un donneur en mort encéphalique ». « La greffe ne doit pas concerner uniquement le rein mais doit être effectuée pour la cornée, l'oreille, le foie, le pancréas, le cœur et d'autres organes. » Un travail va être fait « afin de sensibiliser et d'informer la population sur l'importance des greffes même sur le plan religieux qui considère le don d'organes comme sadaka djaria (aumône permanente) », a indiqué Boudiaf. En termes d'objectif, le ministère aspire à doubler les greffes rénales de manière à atteindre 300 annuellement. « Notre ambition est de pouvoir transplanter entre 1.000 et 1.500 reins par an. On va essayer de reprendre la greffe de la cornée cette année. Le problème de tissus ne se pose pas, il n'est pas compliqué, et ça ne demande pas beaucoup de moyens », a-t-il noté. A propos de l'importation d'organes, Boudiaf rappelle que l'Algérie importe la cornée des Etats-Unis. « Mais il faut compter sur nous mêmes pour arrêter cette importation. » Concernant les pathologies cardiaques, le ministre signale que ce dossier « sera ouvert durant la première quinzaine du mois d'avril » avec tous les spécialistes en cardiologie. « Nous allons discuter et arrêter une feuille de route pour prendre cette maladie plus au sérieux », a-t-il précisé. Il a relevé le grand nombre de cliniques privées mais qui n'ont pas réussi à réduire le nombre des décès qui « reste encore élevé ». Outre l'aspect relatif à la formation et la rigueur, le ministre a annoncé « la création de pôles d'excellence consacrés à la cardiologie à l'est, l'ouest et au centre du pays ». Les prochains dossiers sont la réhabilitation des services des urgences et de réanimation médicale. Un travail est également en préparation sur « la culture sanitaire ». Aoulef a son hôpital A Timimoun, Abdelmalek Boudiaf a écouté les doléances du personnel médical sur le manque de paramédicaux et a promis l'affectation de 440 paramédicaux en juin et la consécration de 95 postes budgétaires aux médecins spécialistes pour la wilaya d'Adrar. Au chef-lieu de wilaya, le ministre a donné des instructions fermes pour « achever la réalisation du pôle sanitaire (700 lits) composé de quatre hôpitaux (psychiatrie, centre anti-cancer...) avant la fin de l'année en cours. Il a rappelé « la nécessité de consacrer 60 logements aux médecins ». Trois grands programmes sont retenus pour améliorer la situation de la santé dans le Sud. Il s'agit du programme des « clino-mobiles » destinées à assurer les soins et l'hospitalisation à domicile. Il est également question de renforcer la télémédecine et d'accélérer la mise en place du programme de jumelage. A propos du projet de transport aérien des malades, Boudiaf a indiqué qu'« une étude est en cours pour le peaufiner ». Pour le ministre, le problème de manque de médecins spécialistes dans le Sud « va être réglé de facto », vu le nombre important de médecins qui décident de rester après leur service civil. A Aoulef (90 km de Reggane), le ministre a procédé à l'inauguration d'un hôpital de 60 lits et doté cette nouvelle infrastructure de 5 milliards pour compléter son équipement. Cet établissement sera opérationnel en juillet prochain après l'affectation des médecins et du personnel paramédical en attendant l'arrivée d'un scanner, avant la fin de l'année en cours, a promis le ministre. A Reggane, le ministre a remis un scanner à l'hôpital de la ville. La wilaya de Bechar a bénéficié de huit ambulances et de 43 postes budgétaires pour les médecins spécialistes.
