Le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, a expliqué, à Washington, les mesures prises par le gouvernement pour assainir le commerce extérieur, en affirmant qu'elles ne visent nullement à entraver le principe du libre-échange. Au cours de ses entretiens avec des responsables américains, Bouchouareb a apporté des réponses aux préoccupations des opérateurs américains qui voyaient en ces mesures des entraves au commerce bilatéral. Le ministre a déclaré à l'APS avoir évoqué avec le secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires économiques, Charles Rivkin, la réorganisation de certaines filières à l'importation, rendue nécessaire par le besoin de mettre fin à l'anarchie qui les caractérisait. Ce sujet a aussi été abordé avec le secrétaire d'Etat adjoint américain au Commerce, Marcus Jadotte. Le ministre a expliqué que le gouvernement a procédé au recadrage des marchés, notamment ceux des voitures et du médicament, pour y mettre de l'ordre, lutter contre la surfacturation et instaurer des normes de sécurité à l'importation. Ces mesures devraient également aider l'Algérie, dont les revenus pétroliers se sont réduits de moitié, à améliorer sa résilience face au choc externe provoqué par la baisse des cours du pétrole, a-t-il soutenu. Le ministre a aussi expliqué à la partie américaine qu'il fallait redonner à ces marchés surdimensionnés leur véritable taille afin d'en libérer des parts à de véritables investisseurs en mesure de produire dans le pays. « Il est anormal d'importer 600.000 voitures par an pour un marché comme celui de l'Algérie », a-t-il indiqué, en soulignant aussi, au cours de la conférence de Doing Business, devant un parterre de chefs entreprises américaines, que la réorganisation de cette filière n'a pas été opérée sur une décision unilatérale du gouvernement mais mise en œuvre en concertation avec les concessionnaires et des experts indépendants. Suite à ces entretiens, Rivkin et Jadotte se sont dits « convaincus » de la nécessité pour l'Algérie d'opter pour un assainissement de son commerce extérieur en affichant leur disponibilité à s'inscrire dans la nouvelle politique économique du pays en encourageant les investissements directs étrangers utiles. Au cours de cette conférence, les responsables américains ont loué le rôle de l'Algérie comme pays « générateur de stabilité » en mesure d'attirer des investissements étrangers.