« Je ne suis pas l'ennemi de tamazight », a confié, hier, Abdallah Djaballah, président du Front pour la justice et le développement (FJD), au forum du journal Esawt El Akhar. Selon lui, « tamazight n'est pas l'apanage d'une élite. C'est un droit inaliénable appartenant à tout le peuple algérien ». Et pour cause, les habitants originaires de l'Afrique du Nord sont des Amazighs et quand l'islam est arrivé dans cette région, ils l'ont adopté au même titre que la langue arabe. « Nous n'avons jamais contesté son officialisation, puisque nous avons voté favorablement en 2002 pour qu'elle devienne langue nationale. Sauf que je suis pour sa transcription en langue arabe. Je voudrais que tamazight et l'arabe soient complémentaires », déclare-t-il en soulignant que l'officialisation de tamazight devrait être soumise à un référendum populaire dans le cadre de la nouvelle Constitution. Interrogé, par ailleurs, sur l'attitude de l'opposition lors du vote de la révision constitutionnelle, le président du FJD a estimé qu'il ne faut pas demander l'impossible. Et que les partis concernés ont assumé leur position qui consiste à exprimer ce qu'ils pensent du projet « par acquis de conscience ». C'est d'autant vrai, selon lui, que le rapport de force n'est pas en leur faveur. Et qu'ils n'avaient pas la capacité de renverser la tendance. Qu'en est-il de la réunion de l'instance de consultation et de suivi de l'opposition prévue pour le 27 mars prochain ? Djaballah a fait savoir que l'opposition veut affirmer sa position par un projet qui est en phase de préparation. Pour ce qui est des actions à entreprendre, elles se décideront collectivement après consultation de toutes les parties. Invité à commenter les récentes affaires de justice impliquant des anciens officiers de l'ANP, Djaballah a estimé qu'il faut que « le jugement soit équitable pour la manifestation de la vérité ». En précisant que la notion d'Etat civil commence par une justice indépendante respectueuse du principe d'équité. Pour lutter contre l'impunité, il faudrait assigner un rôle important aux instances de contrôle qui assument pour le moment « une mission consultative ». En réponse à Aboudjerra Soltani, ex-président du MSP, qui l'avait accusé dernièrement de bloquer le rassemblement du courant islamiste, Djaballah s'est contenté de dire que « Soltani est novice dans cette mouvance ». Et qu'il ne compte pas parmi ses membres qui l'ont fondée. Sinon, l'unification des rangs de ce courant constitue « un devoir que chacun doit assumer loin de toute confrontation stérile ».