Abdallah Djaballah joint sa voix à celles de ses pairs de l'opposition en considérant «inopportun» le projet de révision de la Constitution. Pour lui, ce projet est celui du pouvoir, renouvelant son plaidoyer pour une présidentielle anticipée supervisée par une instance indépendante. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Car pour le président du Front pour la justice et le développement (FJD), il y a eu «inversement» de l'ordre des priorités, lui qui estime que seul un Président issu de cette élection libre et transparente est à même de mener ce projet de révision constitutionnelle consensuelle qui ne saurait se concrétiser, a-t-il soutenu avant-hier lors d'une conférence, «sans un dialogue avec les forces vives de la nation». Pour Djaballah, ledit avant-projet n'apporte que des changements «superficiels» en ce sens, selon lui, qu'il ne fait que consacrer davantage de «failles», ceci même s'il trouve que certains des amendements «touchent à l'équilibre de la société». Mais l'approbation de ce texte ne doit en aucune façon être l'œuvre des parlementaires, lui préférant une consultation populaire, lui qui dénonce encore «l'illégitimité» de l'APN. Et au président du FJD de douter de la sincérité du pouvoir quant à la constitutionnalisation d'une instance de surveillance des élections, car, selon lui, mettre fin à la calamité des fraudes électorales, la trituration du fichier électoral, entre autres, «ne peut être l'œuvre d'une commission sous tutelle du ministère de l'Intérieur». Concernant l'officialisation de tamazight que consacre cet avant-projet, Djaballah s'est appesanti sur la problématique liée à la transcription de cette langue qui n'est pas évoquée. Une «négligence voulue et qui servira, selon lui, ceux qui appellent à ce que cette langue soit écrite avec l'alphabet latin». Une perspective lourde, par ailleurs, que le leader islamiste perçoit comme «un danger pour la langue arabe». Le même danger, le président du FJD dit l'entrevoir dans la définition de l'Etat algérien dans le préambule dudit avant-projet de révision constitutionnelle. Pour lui, le texte qui stipule que «la Constitution garantit la liberté de tout individu dans le cadre d'un Etat démocratique et républicain», constitue «une orientation laïque de l'Etat» et non l'Etat décrit dans la déclaration du 1er Novembre «qui parle d'un Etat algérien, démocratique, social, souverain dans le cadre des principes islamiques».