Le soldat devenu ermite L'ermitage de Charles de Foucault est situé à quelque 2500 mètres d'altitude. On le sent à l'ivresse légère qui nous prend la tête quand nous arrivons aux hauteurs de l'Assekrem. Ce prêtre a d'abord été officier de l'armée française qu'il quittera à peine ses vingt ans passés. Il se fait alors explorateur et s'en ira au Maroc, et de son long séjour, il sortira un livre « Reconnaissance du Maroc » qui lui vaudra une solide renommée. Nous sommes en 1888 et le jeune Charles a alors trente ans et connaît de profonds problèmes existentiels qu'il résoudra en embrassant la foi chrétienne. Il devient religieux chez les moines trappistes et fera vite cavalier seul en se faisant ermite pour aller vivre en Palestine, prônant l'abnégation et la pénitence. Ensuite, devenu prêtre, il décide de s'installer à Béni-Abbès où il vit avec les Berbères. Il se met à étudier scrupuleusement la culture des Touaregs et publie un dictionnaire touareg-français qui fera référence. Malheureusement, il est assassiné dans son ermitage en 1916 à l'âge de 58 ans, léguant des travaux et un patrimoine inestimable. Abalessa A 80 km de Tamanrasset, se trouve une ville mythique, objet de toutes les études et toutes curiosités. Abalessa est le lieudit de tous les dépaysements. Son nom signifie littéralement « lieu cultivable » en tamazight parce que c'est une oasis toute de verdure qui s'étend à perte de vue. C'est là où se trouve le tombeau de la reine légendaire et ancêtre des Touaregs, Tin Hinan. Ce nom est le plus proche de l'histoire vu son origine berbère, quoique les Occidentaux, peu soucieux des racines et du terroir, lui attribuent le nom d'Antinéa. Selon les historiens, cette femme d'une grande beauté, serait arrivée dans la région de l'Ahaggar au IVe siècle après J.-C., et aurait décidé de s'y installer, éblouie par la nature et le site. C'est en 1925 que des archéologues découvrent un caveau où se trouve le squelette d'une femme ainsi que son mobilier. Les recherches entreprises convergent toutes vers l'authentification de la reine mythique. Abalessa, c'est aussi le rendez-vous de nombreux festivals dont celui des « Arts de l'Ahaggar » qui draine de nombreux visiteurs. Le temps imparti est trop court pour visiter d'autres cités comme In Salah, In Guezzam, Tin Zouatine, hauts-lieux touristiques qui cernent Tamanrasset. Le Hoggar Le terme Hoggar vient du touareg Ahaggar qui désigne la classe noble des Touaregs. C'est un gigantesque massif de volcans éteints dont l'altitude avoisine les 3000 mètres. Composé de pitons et de falaises abruptes, c'est là l'endroit que prisent tous les férus d'escalade et de sensations fortes, et il y en a qui ont réalisé l'exploit de grimper au sommet du Tahat, le point culminant du Hoggar et aussi de toute l'Algérie, quoiqu'il soit concurrencé par le sommet de Ras Keltoum dans les Aurès. Le site constitue une richesse touristique inégalable. Hélas, hormis quelques visiteurs et férus d'aventure, le Hoggar manque cruellement de touristes. Une question de stratégie.