L'Association de protection et d'orientation du consommateur et de son environnement (Apoce) appelle les pouvoirs publics à « lever » l'interdiction d'importation des véhicules d'occasion pour pouvoir « satisfaire la demande » exprimée par les citoyens et « éviter au Trésor public les dépenses inutiles de l'importation ». « Face à la hausse importante des prix des véhicules neufs et d'occasion sur le marché algérien, la seule solution possible pour satisfaire le citoyen est de le laisser acheter lui-même sa voiture », a indiqué Mustapha Zebdi, président de l'association. La solution proposée et soumise aux pouvoirs publics depuis « plus de trois ans » consiste en « la levée de l'interdiction d'importation des véhicules d'occasion de moins de 5 ans ». Il regrette qu'aucune suite n'ait été encore donnée à ce sujet. Cette proposition, soutient notre interlocuteur, va permettre aux consommateurs « d'acquérir un véhicule aux normes internationales » et à « des prix abordables ». Pour les pouvoirs publics, cette solution évitera au trésor public « des dépenses faramineuses pour l'importation des voitures ». Néanmoins, souligne Mustapha Zebdi, la concrétisation de cette proposition doit s'accompagner de la mise en place des conditions réglementaires permettant d'« éviter l'anarchie » observée durant les années où l'importation des véhicules de moins de trois ans était permise. « Il faut mettre en place un cahier des charges exigeant à toute personne de ramener un véhicule répondant aux normes internationales. Il est aussi nécessaire de mettre en place le contrôle technique de ces véhicules afin d'éviter de se retrouver avec des véhicules vétustes », a-t-il encore indiqué. Mustapha Zebdi affirme que les voitures d'occasion ont connu une hausse variant entre 30% à 50%, comparativement à l'année dernière. Une hausse vertigineuse des prix a également touché les véhicules neufs. Celle-ci est estimée à 30% par rapport à l'année dernière. Selon le président de l'association, deux facteurs sont à l'origine de cette situation, à savoir « le manque de véhicules neufs » sur le marché, et « l'introduction des systèmes de quota ». Il rappelle que l'Algérie a connu une période creuse qui a duré près d'une année durant laquelle les pouvoirs publics ont procédé au gel de l'importation des véhicules. « La rareté du produit fortement demandé par les consommateurs a fait flamber le marché des véhicules d'occasion », a expliqué Zebdi. L'application du système de quota avec un total de 80.000 véhicules, pour une demande estimée à 400 000 véhicules annuellement, a eu un effet de « déséquilibre » sur le marché, d'où le recours, au marché d'occasion. Dans la conjoncture actuelle marquée par la crise due à la chute des prix du pétrole, il est carrément « impossible » de pouvoir satisfaire la demande exprimée par les consommateurs, d'où la nécessité de « laisser le client » acquérir lui-même sa voiture.