«Les gens, en Algérie, croient que le professionnalisme se résume à la disponibilité de l'argent pour payer et s'offrir des joueurs oubliant que l'assistanat ne peut être éternel. L'acte professionnel en football ne s'arrête pas à deux personnes, le président qui paye et le joueur qui joue. Si c'est cela le principe, le football algérien est professionnel depuis 1977 (date de la réforme)», résume Serrar, mercredi dernier, à l'hôtel-restaurant Zidane à Sétif où il avait reçu la délégation d'Alger devant participer, à Collo, à une conférence sur la formation et le professionnalisme. Pendant le déjeuner que le boss sétifien avait offert à ses invités, le débat sur le professionnalisme s'est enclenché. «C'est une structure architecturale de la fondation à la finition à laquelle participent tous les concernés, les supporters y compris. L'Etat en premier, surtout dans la phase de lancement. On n'offre pas 10 milliards accompagnés d'un cahier des charges où toutes les parties ne sont pas consultées pour croire que le professionnalisme est en marche. Moi, j'ai dépensé chaque saison plus de 50 milliards et je ne considère pas que mon équipe fonctionne professionnellement. Le professionnalisme est un tout, depuis la formation jusqu'à la retraite du joueur qui s'épanouit dans un environnement propre à la discipline et au métier. «Le MCA n'a pas de stade. Même avec des milliers de milliards, le Doyen ne connaîtra pas le professionnalisme, c'est là un exemple de la réalité amère de nombre de nos clubs», affirme Serrar, aujourd'hui à la tête de la SPA de l'ESS. «Le professionnalisme est un produit compétitif depuis sa pensée jusqu'à sa commercialisation. Pour ce faire, on ne s'improvise pas PCA (président d'un conseil d'administration) du jour au lendemain. Il y a des critères pour diriger une SPA. Personne ne viendra investir dans un club budgétivore et de surcroît sans garantie et solvabilité. L'ESS est sauvée depuis que nous avions acquis le futur siège que nous saurons exploiter et rentabiliser. Le professionnalisme, c'est d'abord une compétition à caractère lucratif», insiste Serrar.