Photo : Makine F. Environ 600 personnes ont pris part au premier meeting de la CNCD-Barakat tenu dans la mythique salle de Bab El Oued. Selon Maître Bouchachi, qui a pris la parole en dernier, « la rencontre vise à exposer aux citoyens la notion d'impératif changement que nous défendons ». Les citoyens recevaient, dès l'entrée, la revue de la LADDH et un document contenant la plate-forme de revendications d'une dizaine de points. Y figurent la lutte contre la marginalisation de la jeunesse et la consolidation de l'unité nationale dans le respect de la pluralité, de la diversité et des différences. Dans la salle résonnait le slogan «Djazaïr, horra, democratia». Les murs sont ornés de nombreux slogans tels que «la jeunesse veut participer à la gestion» ou «le peuple veut le changement de régime». Le bal des prises de parole a été ouvert par le président de l'association des victimes d'Octobre 1988. Il sera suivi de Idir Achour du CLA (Conseil des lycées d'Alger), de Rachid Malaoui du Snapap et d'autres figures tel le jeune Amine Menadi. Chacun aura dressé un état des lieux peu satisfaisant en citant les différents mouvements de protestation comme celui des enseignants contractuels, des jeunes de Climat de France et de multiples formes d'injustice sociale comme le manque de logements ou de travail. «Non, le peuple n'est pas sorti pour l'huile et le sucre mais pour exiger sa dignité et refuser l'échec de ceux qui nous gouvernent». «Des milliards et des hectares ont été détournés, mais on n'a vu que ces baraques», dira Amine Menadi. Ce dernier expliquera que «la politique d'emploi des jeunes relève du rafistolage». Sadali, le secrétaire général du Satef, rendra hommage aux enfants de Bab El Oued et à Redouane Osmane avant d'insister sur «le désir de changement qui doit être pacifique mais déterminé». Tous les intervenants ont pris soin d'expliquer que la Coordination n'a aucune ambition de pouvoir. Les familles de disparus ne cessaient d'arborer les portraits et d'entonner leurs slogans. Nacera Dutour a évoqué leurs revendications avant de laisser la parole à Ouarda Chawaki et d'autres animateurs de la Coordination qui ont dénoncé la hogra et le mépris dont serait victime la société.Notons qu'au début du meeting, un Syrien a dénoncé ce qui se passe dans son pays où «le régime d'El Assad est pire que celui d'El Gueddafi», rappelant de nombreuses boucheries qu'il a commises et la répression qui s'abat sur le peuple.