L'homme de culture connu, Mohamed Badawi vient de mettre en scène une œuvre de théâtre intitulée «Djaâfar Bouzahroun, alias Jeff la chance». Cette représentation a eu lieu lundi dernier, dans la soirée, au centre culturel Aïssa-Messaoudi de la Radio algérienne. De prime abord, le métier de comédien apparaît aisé, toutefois le travail de «terrain» est tout autre. Le métier de comédien recouvre en outre des réalités très différentes. Trac, embrouillement, anxiété et notamment cette crainte permanente d'être incompris du public sont les instants perpétuels vécus par le comédien qu'il soit novice ou professionnel, jeune ou moins jeune, femme ou homme. Cette œuvre est interprétée par un seul comédien. Il s'agit de Abdelkrim Benkharfallah. Cette pièce est une véritable parodie d'une réalité de la société algérienne dans la diversité de ses composantes. La pièce se déroule sous une forme d'altercations entre ces divers points de vues. Réalisé dans un décor simple, Mohamed Badawi nous plongent dans un univers où diverses émotions s'entremêlent, la mort, la vie, l'amour, la haine, la souffrance, le rire. Abdellah Benkharfallah s'exalte à corps perdus les sens. Ce spectacle est une galerie de portraits et de personnages vivant différemment leur «marginalité» et posant un regard personnel sur le monde, notre monde. Ce comédien est un professionnel de la scène, il interprète ses rôles avec talent et conviction. Cette création a été chaleureusement accueillie par le public présent. Chaque tirade du comédien donne une opportunité de réflexion et de méditation sur les réalités de la société de notre époque. Ce comédien réussit à nous envoyer dans les fins fonds de l'humain avec toutes ses faiblesses, dans une société emplie de diversité et dont la singularité demeure cette recherche de soi en l'autre. Il faut dire que la scénographie de l'œuvre «Djaàfar Bouzahroun» s'adapte parfaitement à l'esprit conçu par l'auteur lui-même. Cet illustre comédien sait captiver l'assistance grâce à son travail centré sur l'art consommé de l'émotion et du côté scénographique. D'une écriture complexe où les thèmes s'imbriquent et se superposent, la pièce est néanmoins dominée par le problème des effets provoqués par la globalisation dans notre vie de tous les jours. Pendant un peu plus d'une heure, le spectacle tient en haleine le public qui lui exprime alors son admiration par des applaudissements nourris. Le spectacle est tout simplement magnifique. L'ambiance conviviale. Les gens adorent. Le talent de cet artiste, sa façon d'aborder le sujet choisi, empêche toute lassitude, même si ce thème est resservi.