Pékin aspire dans les 30 prochaines années à un passage de témoin avec Washington «La République populaire de Chine, le gouvernement populaire, aujourd'hui, sont créés !» annonça, place Tiananmen, le 1er octobre 1949, Mao Zedong, à l'issue d'une lutte qui a vu ses troupes refouler Chang Kai Chek et ses soldats sur l'île de Formose devenue Taiwan. 60 ans plus tard, le pays arriéré, isolé et dont la population a plus que doublé (1,3 milliard dont à 45% urbaine et à peine 8% illettrée) est devenu un géant (troisième économie mondiale, premier exportateur de la planète, premier détenteur des réserves de change, premier créancier des Etats-Unis, 800 milliards de dollars de bons de Trésor fin juillet et troisième détenteur des brevets en 2007). Pékin, qui aspire dans les 30 prochaines années à un passage de témoin avec Washington, marquera cet anniversaire en organisant un feu d'artifice, deux fois plus important que celui de l'ouverture des jeux Olympiques en août 2008 et un étalage de sa puissance militaire en présence des représentants des 171 pays qui ont établi des relations diplomatiques avec la Chine contre 18 en 1949. Après avoir accédé, aidé entre autres, par l'Algérie, à l'ONU en octobre 1971, Pékin, qui a lancé à la fin des années 70 des réformes économiques et ouvert son marché aux investissements étrangers, arpente aujourd'hui l'Afrique, le monde arabe et l'Amérique latine pour des coopérations «gagnant-gagnant» et fait entendre sa voix à l'Occident : sur le nucléaire nord-coréen et iranien, le conflit du Darfour, le réchauffement climatique, les réformes de l'ONU et de son Conseil de sécurité, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les réformes du système financier international.