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Dr. Mourad Preure, expert Pétrolier International et président du Cabinet EMERGY à propos du recul des prix du pétrole : «Il faut s'attendre à une baisse de la demande pétrolière»
Publié dans Horizons le 07 - 08 - 2011

Les prix de pétrole ont connu un recul vendredi dernier, plombés par les inquiétudes persistantes sur la reprise économique mondiale. Ainsi, le baril de Brent, coté à Londres, s'échangeait à 106,93 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 32 cents par rapport à la veille tandis qu'à New York les prix sont passé reculait de 1,93 dollar à 84,70 dollars, après avoir atteint 82,87 dollars, soit le plus bas depuis fin novembre. Dr. Mourad Preure indique dans cet entretien que l'avenir est «imprévisible» pour l'heure dans un contexte mondial de crise. Quelles sont à votre avis les raisons de la baisse des prix du pétrole?
Les marchés, après avoir réagi positivement aux chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, sont revenus à la réalité. La reprise n'est pas encore au rendez-vous et l'économie américaine croule sous le poids de ses dettes. Elle représente le quart de la demande pétrolière mondiale.
D'autre part, la crise de la dette souveraine en Europe commence à atteindre des seuils où son potentiel de diffusion est exacerbé avec l'Italie qui est autrement plus importante que la Grèce et dont la dette, proche des 2000 milliards d'euros dépasse la dette espagnole et représente six fois la dette grecque. Sur le plan pétrolier, on sait que la demande est en croissance pour 2011 où elle serait de 89 Mbj (millions de barils par jour) et 2012 où elle est anticipée par l'AIE à 91 Mbj. Bien entendu, cette demande est emportée par la croissance des pays émergents, dont principalement la Chine.
Le marché est, cependant, correctement sinon surapprovisionné. Dans ce contexte, où les marchés pétroliers sont fortement interconnectés avec les marchés financiers, la spéculation joue un rôle directeur. Et les spéculateurs disposent dans leurs portefeuilles des actifs financiers ainsi que des actifs pétroliers. Ils peuvent parfaitement se replier sur les actifs pétroliers dans un contexte d'incertitude, cela s'est passé en juillet 2008 où les prix du pétrole ont atteint un pic historique de 147 dollars, puis, sur la foi d'anticipations pessimistes sur l'économie mondiale et en manque de liquidités, se dessaisir brutalement de ces actifs, et on l'a vu en 2008 où les prix du pétrole sont passés de 147 dollars en juillet à 32 dollars en décembre.
Ce genre de mécanisme pervers est possible, il ne faut pas l'oublier. Je pense que la demande tire les prix vers le haut, autant à court terme, qu'à long terme surtout. Mais si les Etats-Unis, comme je le pense, ainsi que l'Europe connaissent une nouvelle récession, nous allons connaître une baisse, surtout une forte volatilité.
Est-ce que ce recul est-il conjoncturel ou va-t-il persister dans le temps ?
Dans une dernière interview, j'avais parlé de risque de collapsus pour l'économie mondiale. Ce risque est réel, car nous avons deux régimes dans cette économie mondiale, les pays émergents qui ont des réserves de croissance et emportent les prix des «commodities» (pétrole et gaz ndlr) d'une part, les pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), d'autre part sont en manque d'un modèle de gouvernance et de régulation. Il y aura une forte volatilité et une grande imprévisibilité. Comme nous l'avons déjà expliqué dans d'autres interventions publiques, la sortie de la crise de 2008 présentait tous les traits d'une sortie non pas en V (crise puis reprise) mais d'une sortie en double creux ou W, et c'est ce que nous constatons.
La crise de 2008 a trouvé des pays OCDE déjà endettés. Ils se sont encore endettés pour financer le sauvetage de leur système financier. Mais le mal est encore dans le fruit. La globalisation financière se traduit par une interconnexion des marchés financiers et des grandes masses de capitaux qui traversent la planète à la vitesse de l'éclair. Ces marchés se sont interconnectés avec les marchés pétroliers et de «commodities» et ont développé des mécanismes boursiers complexes et opaques, une économie casino.
Quelles sont les conséquences sur le marché pétrolier, sur l'économie nationale et mondiale?
La conséquence est une grande imprévisibilité. Je pense qu'il faut s'attendre à un nouveau cycle de récession accompagné très probablement d'une baisse de la demande pétrolière. Les anticipations de l'AIE ne me semblent plus réalisables. Les prix du pétrole s'en ressentiront ainsi que l'industrie, les acteurs. Quelle configuration aurions-nous en cas de collapsus en Italie, en Espagne ? Quel effet sur le devenir de la zone euro ? Je pense que nous n'avons jamais eu autant d'incertitudes.
Quelle est l'alternative pour l'Algérie?
L'Algérie doit revoir sa politique économique et déconnecter au plus vite sa croissance des évolutions erratiques du marché pétrolier. Je pense que c'est le lieu de rappeler l'urgence de relancer l'industrie avec une politique audacieuse d'encouragement des PME.
Il faut enclencher un cercle vertueux avec nos réserves de change comme levier. Il faut diriger une partie de ces ressources pour créer des capacités productives et des emplois et préparer une partie de ces ressources à des acquisitions d'actifs industriels en international. Il faut se préparer, car beaucoup d'acteurs pétroliers et industriels en général vont souffrir de la crise qui se profile.


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