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Evocation du maître de l'art musical Boudjema ferguène : Un grand seigneur passé inaperçu
Publié dans Horizons le 01 - 02 - 2010

Il y a exactement huit ans, le 2 février 2002 était rappelé à Dieu, le maître de l'art musical, Boudjema Ferguène. C'était le coup de grâce dans l'univers musical algérien. Rien ne pressentait cette disparition soudaine, surtout que le public l'attendait la soirée de ce jour pour animer un gala et surtout pour honorer sa personne. C'était à la salle Ibn Khaldoun. Les gens ont attendu très longtemps ce jour-là, jusqu'à ce que la tragique nouvelle leur soit communiquée. Tout le monde avait les larmes aux yeux. Il n'était plus question de gala.
Mais ceux qui connaissaient parfaitement ce maître ont protesté. Ils savaient que la musique, toute la musique était la raison d'être du maître Boudjema Ferguène, au même titre que sa propre famille. Aussi le meilleur hommage qu'on pourrait rendre à cet instant précis à sa mémoire et à son âme qui venait tout juste d'être rappelée par la Puissance divine, c'était de jouer de la musique et le gala eut lieu. Il avait sa place au milieu de l'orchestre, une chaise qui devait le recevoir vivant. Et il est resté vivant durant toute cette soirée à travers son mandole que l'on a mis à sa place.
Cette symbolique n'est que l'illustration du parcours extrêmement riche de Boudjema Ferguène dans l'art musical. Les mots et expressions sont faibles pour tenter de définir la personnalité de ce monument dans la création et l'interprétation de la musique.
UN RÔLE ÉMINEMMENT GRAND DANS LA PRÉSERVATION DE NOTRE PATRIMOINE MUSICAL
Concernant la création dans l'art musical, Boudjema Ferguène fut le premier à transcrire en partitions, grâce à sa haute maîtrise de la théorie musicale, les pièces orales de notre vaste patrimoine musical, le chaabi, l'andalou, les mélodies et airs de nos chants des monts du Djurdjura, des Aurès et des autres régions de l'Algérie. Il a joué un rôle éminemment grand dans la préservation et la conservation de notre musique. Ces partitions déposées à l'Office national des droits d'auteurs, (ONDA) témoignent de ces trésors légués à notre pays.
Nombreux sont aujourd'hui les théoriciens de la musique qui ambitionnent avec zèle, d'accomplir ce travail alors que Boudjema Ferguène a rempli cette noble mission avant eux. Leur tâche sera amplement facilitée et même exonérée, s'ils consultaient le précieux et riche héritage laissé par Boudjema Ferguène. Cette création dans le domaine musical restera un jalon immortel dans le développement de notre musique, puisque elle est fixée par l'écriture musicale universelle. Par cette voie, notre musique pourra non seulement être jouée par nos générations futures dans sa fidélité et son authenticité, mais pourra aussi être interprétée par tous les musiciens du monde. Boudjema Ferguène a lui-même été le compositeur de nombreux chanteurs. Des voix mélodieuses algériennes ont dû leur succès et leur réussite dans le monde de la chanson au travail de création musicale de cet intarissable magicien de notes inspiré par une source inépuisable.
UN INSTRUMENTISTE COMPLET AU RARE TALENT
Le génie de Boudjema Ferguène ne se manifeste pas seulement dans le volet de la création. Il était un instrumentiste hors du commun. Il connaissant les secrets de pratiquement tous les instruments. Il en jouait avec une facilité et une aisance déconcertante. Ces instruments de musique étaient le violon, la guitare, la flûte, le mandole, le piano, le luth, le qanoun. Pour ces deux derniers instruments il était un expert. Rares étaient les musiciens qui pouvaient rivaliser avec lui. Les grandes voix de notre musique se disputaient son accompagnement.
Ces vedettes de notre champ musical se comptent par dizaines. Ils s'appellent Hadj M'hamed El Anka, Boudjema El Ankis, Amar Ezzahi, El Hachemi Guerrouabi, les frères Fekhardji ; Ahmed Serri. La liste est bien longue. Il a sillonné l'Algérie dans de nombreuses tournées qui l'ont amené dans nos villes de l'Est, à l'Ouest et dans le Sud. Il s'est produit à l'étranger, aux quatre coins du monde faisant connaître, découvrir et apprécier, grâce à son immense talent, notre musique à d'autres sensibilités. Boudjema Ferguène avait l'immense capacité de pouvoir interpréter toutes les musiques, notre musique dans tous les genres bien sûr, mais également et surtout celle du Moyen-Orient, celle de source occidentale et particulièrement la musique universelle. Il était un violoniste professionnel dans les orchestres symphoniques. Il aurait pu facilement, grâce à son savoir sur la théorie musicale prendre lui-même la baguette de chef de ces orchestres. Son talent va encore plus loin. Il prêtait sa voix dans des récitals et ceux qui l'ont écouté n'ont pas tari d'éloges sur ses belles capacités de chanteur dans le genre chaâbi, andalou et celui du Moyen-Orient.
UN HOMME DE CŒUR À LA MODESTIE EXEMPLAIRE
Devant tant de qualités et de talents, un de ses élèves, Mabrouk Hamaï le plus grand instrumentiste du qanoun en Algérie a dit de lui : «Boudjema Ferguène est un grand seigneur, passé malheureusement inaperçu, Il sera à jamais irremplaçable. Si notre pays avait seulement cinq génies de sa trempe, l'Algérie serait placée sur le podium de l'universalité dans l'art musical». Mabrouk Hamaï ne se trompe pas dans son jugement.
Il connaît parfaitement son maître Boudjema Ferguène pour l'avoir côtoyé pendant 40 ans en le suivant pas à pas, partout, aussi bien en Algérie qu'en dehors de nos frontières. Bien mieux, Mabrouk Hamaï était son voisin à Bab El Oued, dans le quartier d'El Kettani. Il reconnaît avec une profonde gratitude le bien qu'il lui a fait. «Sans mon maître Boudjema Ferguène, je ne serais pas ce que je suis, c'est-à-dire un virtuose incontesté du qanoun. C'est lui qui m'a appris l'instrument, alors que je n'avais aucune orientation dans ma vie. C'est lui qui m'a appris le solfège. Je ne cesse de le citer et de le clamer dans tous mes récitals ». Pour l'avoir ainsi façonné, Mabrouk Hamaï adresse et exprime sa reconnaissance éternelle à Boudjema Ferguène.
Sa foi en son maître est d'autant plus grande que son fils Nabil suit la même voie grâce au précieux concours de Boudjema Ferguène. Il précise : «Mon fils Nabil âgé aujourd'hui de vingt-trois ans prépare actuellement un magister dans l'art musical à Turin en Italie. C'est Boudjema Ferguène qui lui a offert son premier livre de musique alors qu'il n'était qu'un tout petit enfant. Merci mon maître Boudjema !».
Ainsi ce maître avait des qualités de cœur et des valeurs humaines exceptionnelles. Il n'avait jamais de propos contradictoires. Il n'a jamais cherché à commercialiser hautement ses prouesses dans l'art musical. Il est resté toujours simple, modeste et réservé n'ayant que deux grandes passions dans sa vie : la musique et sa famille.
Il était perfectionniste dans le premier domaine. Le perfectionnisme et le travail parfait et complet constituaient le grand trait de sa personnalité et il aurait gardé cette belle et noble qualité s'il était architecte, écrivain, ingénieur ou homme politique. Quant à son merveilleux comportement de chef de famille, ses enfants peuvent encore témoigner de son dévouement élevé et de sa profonde affection à leur égard.
Ses filles et des fils au nombre de cinq, se nomment Sadjia, Fatiha, Rachid, Nassim et Mourad. Ce dernier est champion de boxe, titulaire du titre du tournoi de Bucarest, équivalent de champion du monde en amateur et de celui des Jeux Méditerranéen d'Alger. Mourad suit aussi les pas de son père dans la musique en pratiquant la guitare en virtuose.


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