Rencontre n Le technicien français de la JSK a bien voulu nous dresser un bilan des premiers matches disputés par son équipe. Pour commencer, Jean-Christian Lang nous a livré ses impressions sur la trêve qu'observe le championnat. «Dans mon esprit, cette minitrêve liée à l'équipe nationale tombe à point parce qu'elle permettra à nos blessés de gagner une semaine de repos supplémentaire afin de se soigner pour certains et poursuivre leur rééducation pour d'autres. Cette trêve nous permettra également de retrouver nos esprits concernant ce début de championnat moyen. Les joueurs sont conscients de la situation. Ils sont même revanchards. Ils ont envie que les matches s'enchaînent et qu'ils puissent se réhabiliter en arrachant un maximum de points, parce que lors des quatre matches que nous avons joués, nous aurions pu aspirer à mieux. Tout le monde se souvient que face au CABBA à dix minutes de la fin, nous avons eu à deux reprises la possibilité de remporter ce match, mais malheureusement nous l'avons perdu, que face à El-Harrach, nous avons, certes gagné, mais en allant ensuite faire un nul face au NAHD, alors que nous pouvions espérer les trois points, enfin le match que nous venons de jouer face au MCO et que nous pouvions remporter facilement au vu des nombreuses occasions que nous nous sommes créées lors de ce match. Les joueurs sont conscients qu'il nous reste beaucoup de travail à faire, parce que, je le répète encore une fois, c'est une équipe très jeune et qui dit jeune dit aussi patience et beaucoup de travail. Ces garçons ont un avenir et quand on dit avenir, ce sera sur un an, voire un an et demi pour tirer 100% de ce potentiel.» «Le bilan est moyen au niveau des résultats» Evoquant le bilan des quatre premiers matches du championnat, le coach des Canaris dira : «Le bilan, je le juge moyen au niveau des résultats, puisque nous avons cinq points en quatre matches, mais je retiendrai que nous aurions pu avoir quelques points de plus et c‘est cela qui me réjouit. Le deuxième constat c'est vrai, on me parle sans arrêt de l'inefficacité offensive, mais je rappelle que l'année dernière aussi nous avions traversé une longue période d'inefficacité, mais avec insistance et surtout persévérance, les joueurs ont continué à travailler devant les buts, comme nous le faisons toute la semaine pratiquement à chaque séance, les choses ont fini par s'arranger. Aujourd'hui sans marquer beaucoup de but, nous nous sommes créé beaucoup d'occasions lors de ces quatre matches et c'est ce que je retiendrai de positif. Ce qui me conforte aussi, c'est l'état d'esprit irréprochable des joueurs et surtout et avant tout le comportement de nos supporters qui méritent la médaille d'or et qui donneront, je le souhaite très fort, un bon exemple à tous les publics algériens, parce que c'est comme ça qu'on définit le mot supporters.» «Je ne suis pas un gardien de prison» Abordant le volet disciplinaire et le cas Dehouche, l'entraîneur des Canaris nous expliquera sa décision : «Pour Dehouche c'est réglé. Le mois de carême est un mois de rassemblement des gens, d'ouverture d'esprit, de charité et d'humilité, donc à partir du moment où Dehouche a présenté des excuses sur son comportement, je ne suis pas un gardien de prison. Je suis là pour essayer de trouver le bon équilibre et surtout l'intérêt de la JSK, Dehouche a donc repris les entraînements après avoir présenté des excuses.» «Clasico ou pas, en football, il n'y a que la victoire qui est belle» A moins d'une semaine du match choc face au MCA, le driver des Jaune et Vert reconnaît qu'il y a vraiment de l'enjeu dans cette confrontation : «C'est vrai que le match face au MCA est un match à enjeu et chaud à la fois, mais j'avoue que je n'y pense pas pour le moment à cette rencontre, parce que d'ici à là, les choses peuvent changer. De nouveaux joueurs qui vont retrouver le groupe parce qu'ils seront guéris, des joueurs qui peuvent se blesser parce que nous ne savons pas ce que nous réserve l'avenir et puis la forme des uns et des autres évoluant, nous avons le temps de réfléchir à tout cela. Je sais que c'est un match important qu'il nous faut absolument gagner peu importe le caractère de cette empoignade. Clasico ou pas, en football, il n'y a que la victoire qui est belle. Les joueurs sont conscients, confiants et surtout très motivés et c'est de bon augure.» «Dans certains cas, le départ de l'entraîneur est une bonne chose» l A la question de connaître son avis concernant l'instabilité à la barre technique qui caractérise la majorité des clubs, l'ex-coach d'El Djadida nous affirmera : «Concernant la valse des entraîneurs, moi je dis quand un entraîneur est écarté, c'est un cas de force majeure. C'est quand il n'y a plus d'entente avec les joueurs, quand le message ne passe plus, quand il n'y a plus de communication avec le président et que les deux hommes se haïssent, quand le public ne veut plus de vous, quand manifestement vous êtes mal dans votre peau et que vous exercez le métier à contrecœur. Ce sont là des cas d'extrême urgence, il faut donc arrêter de travailler ensemble. Toutefois, je précise qu'il faut travailler ensemble dans le respect de l'un et de l'autre et dans le respect des clauses d'un contrat. La rupture est quelque chose qui existe partout. Si c'est l'entraîneur qui est la cause des mauvais résultats, ça se comprend, mais il faut savoir à quel degré l'entraîneur est responsable de ces résultats. Dans certains cas, le départ de l'entraîneur est une bonne chose.» «Je m'attendais à une meilleure entame» Le technicien français n'a pas caché sa volonté de voir son équipe débuter son parcours d'une meilleure manière : «Oui, c'est vrai et je ne le cache pas, je m'attendais à une meilleure entame, mais il faut aussi reconnaître que nous avons dû nous passer, depuis le début de saison, de plusieurs joueurs à l'image de Belkalem, Berchiche, Aoudia et Maroci, aussi, et qui ne sont pas des joueurs de banc. Ce sont des éléments qui peuvent prétendre à une place de titulaire. Donc malgré ces absences nous avons réussi à comptabiliser cinq points en quatre matches. Une victoire, deux nuls et une défaite et à l'intérieur de ces quatre matches, comme dit précédemment, nous méritions mieux. J'espère que nous continuerons à persévérer dans cette direction. La jeunesse, la patience et le travail faisant, nous finirons bien par être récompensés.» «Aoudia n'a pas de baguette magique» La stérilité de la ligne offensive kabyle n'a pas laissé indifférent Lang qui nous donnera des précisions : «S'il y a une chose qui n'a pas marché jusque-là, c'est tout simplement le fait de ne pas avoir concrétisé les occasions que nous nous sommes procurées. C'est une question d'efficacité qui finira par se régler. Cela dit, je continue à faire confiance à mes joueurs, car je sais que c'est une question de temps seulement. C'est vrai que tout le monde attend Aoudia comme le sauveur, j'espère qu'il sera efficace. Aoudia n'a pas de baguette magique. C'est un joueur supplémentaire qui a un autre volet de travail que Hamiti, mais il faut plus s'attendre à un réalisme de l'ensemble de l'équipe que d'un joueur en particulier. Pour ce qui est d'Azuka, c'est un garçon qui est étranger et qui aura, peut-être, une licence d'étranger et chacun sait que si on veut faire rentrer Azuka, il faut se passer des services de Coulibaly. C'est dire que le choix est draconien. Et comme tout le monde sait que Coulibaly est incontournable au sein de l'équipe, Azuka risque d'être sur le banc toute l'année, ou alors jouer seulement les matches de coupe d'Afrique.» «Nous ne pouvons pas nous permettre de rater des matches souvent» Concernant la qualité de son groupe et la pression qu'il subit dans un club comme la JSK, Lang affirme : «Si je n'ai pas confiance en ce groupe, ce serait une faute professionnelle de ma part, mais non seulement j'ai confiance en ce groupe dans l'avenir. Comme je le disais, dans l'immédiat, il va falloir surtout essayer de tirer un maximum des situations offensives que nous avons, parce que nous ne pouvons pas nous permettre de rater des matches trop souvent, car le classement est impitoyable. Pour ce qui est de la pression, que ce soit avec les pupilles, les minimes ou autres dans n'importe quel club et dans quelque pays du monde que ce soit, tous les entraîneurs ont la pression. C'est quelque chose qui existe depuis la nuit des temps et on n'invente pas une pression nouvelle.» «Nos supporters méritent la médaille d'or» Pour conclure l'entretien qu'il nous a accordé, Lang nous dira ce qu'il pense du public de la JSK : «Pour ce qui est des supporters comme déjà dit, ils méritent la médaille d'or. Je leur souhaite de rester à l'image de ce qu'ils ont montré, après notre match nul face au MCO, parce que c'est la meilleure manière d'aider la JSK et également de servir d'exemple à tout le public algérien. Pour conclure, je dirai qu'il y a une certaine presse qui peut être assimilée à un cancer du football algérien que tout le monde sait, que tout le monde reconnaît et dont tout le monde parle, mais qui a aujourd'hui l'autorisation d'écrire des mensonges, des diffamations en toute impunité tout simplement pour vendre son journal ? Je trouve cela vraiment odieux.»
