Le sang est également employé dans de nombreux rites magiques, notamment les rites destinés à inspirer l'amour (mah'abba). En Algérie, un rite connu consiste à se procurer le sang de l'homme convoité par la femme (sang provenant par exemple d'un saignement du nez ou d'une blessure provoquée à dessin, et de mélanger ce sang avec celui de la femme. Le sang des menstrues passe aussi pour exercer une attirance sur les hommes : c'est pourquoi les femmes en mal d'amour abandonnent leurs linges souillés sur leur passage. Un rite pour réchauffer l'amour du mari a été recueilli partout au Maghreb, Voici la version recueillie à Mogador, au Maroc. «la femme se fait avec du miel une raie verticale du front au menton et fait couler de haut en bas sur sa figure du miel qu'elle recueille au-dessous du menton dans une cuiller. Ensuite, elle se frotte le bout de la langue avec une feuille de figuier, jusqu'à ce qu'il coule du sang : elle trempe dans ce sang sept grains de sel qu'elle jette ensuite dans la cuiller ; puis elle se fait une petite incision entre les deux sourcils et y trempe sept autres grains de sel qui vont ensuite rejoindre les premiers. Enfin elle ajoute à ce mélange dans la cuiller, de la terre prise au moyen d'une pièce d'argent dans trois empreintes de son pied droit. Il ne reste plus qu'à faire manger ce mélange au mari dans une cuisine quelconque.»