Ecueil n Le président palestinien veut qu'Israël observe un moratoire sur la colonisation «tant qu'il y aura des négociations» de paix. «Nous demandons le moratoire tant qu'il y aura des négociations parce que tant qu'il y a des négociations, il y a de l'espoir», a déclaré Mahmoud Abbas ce mardi matin à Paris à la radio privée Europe 1. Abbas avait souhaité hier, lundi, lors d'une conférence de presse avec le Président français, que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, «prolonge de trois ou quatre mois» le gel de la colonisation en Cisjordanie. La construction a repris dans des colonies de Cisjordanie après l'expiration, dimanche dernier, d'un moratoire de dix mois, que les Israéliens ont décidé de ne pas prolonger. Mais les Palestiniens réservent leur réponse sur l'avenir des pourparlers de paix jusqu'à une réunion de la Ligue arabe programmée le 4 octobre prochain. «Nous ne voulons pas arrêter ces négociations, mais si la colonisation se poursuit, nous serons obligés de les arrêter», a répété, ce mardi matin, le président palestinien. Netanyahu «doit savoir que la paix est plus importante que la colonisation», a-t-il insisté. «Le processus de paix est une occasion historique, je ne sais pas quand cela se représentera», a-t-il ajouté, en se disant «inquiet». Abbas a également souhaité que l'Union européenne, premier contributeur financier de l'Autorité palestinienne, soit associée aux négociations de paix. «Nous avons demandé aux Américains que les Européens soient représentés» lors de la reprise des pourparlers directs le 2 septembre dernier à Washington, a indiqué Abbas. «Mais l'avis américain était que la rencontre américaine devait inclure l'Egypte, la Jordanie et Blair», a-t-il dit. La reprise de la colonisation israélienne en Cisjordanie a suscité hier, lundi, la déception de nombreux pays, à commencer par les Etats-Unis, parrains du processus de paix, inquiets pour la suite du dialogue qui vient à peine de reprendre au Proche-Orient. L'Administration Obama a exprimé ses regrets sans ambages. «Nous sommes déçus par la fin du moratoire, mais nous restons concentrés sur nos objectifs à long terme», a indiqué le porte-parole de la diplomatie américaine. L'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, va partir aussitôt dans la région, et quoi qu'il arrive, «les parties devront d'une manière ou d'une autre trouver le moyen de poursuivre les négociations directes», a ajouté le porte-parole. Même déception de la part de l'ONU et des Européens. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est dit «déçu», et a rappelé que «l'activité de colonisation dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est, est illégale selon la loi internationale», a rapporté son porte-parole.