Difficulté n Les jeunes vendeurs, au chômage pour la plupart, seront toujours tentés de reprendre leur activité tant qu'on ne leur proposera pas d'alternative. La chasse aux marchés informels est lancée ! Depuis quelques semaines en effet, les services de sécurité sont présents aux endroits où les vendeurs à la sauvette avaient l'habitude d'exposer leurs marchandises pour empêcher toute transaction. C'est le cas, notamment, à Alger où des plaques tournantes du commerce informel ont été investies par les policiers. Pour le moment, tout se passe bien. Même s'ils n'ont pas encore perdu espoir de reprendre leur activité, les vendeurs à la sauvette ont respecté pour la plupart la décision prise par les pouvoirs publics. «Nous n'avons pas vraiment le choix», affirment-ils. Pour certains en revanche, il est hors de question de cesser d'exercer une activité qui les fait vivre. C'est ainsi qu'ils profitent de la moindre baisse de vigilance des services de sécurité pour proposer leurs marchandises. Quand les contrôles sont sévères, ils décident de partir ailleurs, là où la vente à la sauvette est encore tolérée. Sur ce registre, il y a lieu de signaler que le quartier de Bab El-Oued s'est transformé, ces dernières semaines, en un immense marché informel en raison de l'arrivée de nombreux jeunes qui exerçaient un peu partout à Alger. Autant dire que la mobilisation des services de sécurité pour interdire tout commerce dans la rue n'a pas réglé le problème. Loin s'en faut. Les jeunes vendeurs, au chômage pour la plupart, seront toujours tentés de reprendre leur activité tant qu'on ne leur proposera pas d'alternative. Conscient de cette réalité, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a souligné, lors de sa première conférence de presse, qu'il faudra trouver des solutions durables au problème. «Je refuse de partir en guerre contre les jeunes qui vendent dans les rues. Cette activité, illégale, nourrit beaucoup de familles. Ce sera donc un problème qui devra être traité plus ou moins à moyen terme», a-t-il indiqué. «Ces marchés seront transférés ailleurs pour ceux qui ont une possibilité de transfert, ou détruits pour ceux qui n'en ont pas», a-t-il encore déclaré récemment. Que deviendront alors ceux qui y travaillent ? Jusqu'ici, aucune piste n'a été évoquée officiellement. Ceci même si certaines sources ont prêté aux pouvoirs publics l'intention d'adapter le projet des 100 locaux par commune à la réalité socio-économique du pays en autorisant les bénéficiaires à exercer une activité purement commerciale. Une chose est certaine en tout cas : la lutte contre le commerce informel prendra beaucoup de temps. K. I.