Des bâtiments officiels défigurés, des victimes recevant les premiers soins sur des trottoirs jonchés de débris de verre : la ville d'Oslo, habituellement paisible, présentait, hier, des scènes de guerre. Après la puissante déflagration, la cité de 500 000 âmes, où est décerné chaque année le prix Nobel de la paix, offrait un spectacle de désolation urbaine. Entendue à des kilomètres à la ronde, l'explosion a soufflé les fenêtres du bureau du Premier ministre Jens Stoltenberg, lequel ne s'y trouvait pas à ce moment-là. L'imposante tour brune était endommagée sur toutes ses façades, ce qui permettait littéralement de voir de part en part du bâtiment. Tous les immeubles environnants ont aussi été lourdement touchés. Selon le principal tabloïd norvégien Verdens Gang (VG), dont la rédaction était aux premières loges de l'attaque, le corps d'une personne inanimée pendait dans le cadre d'une fenêtre éventrée, peu après l'explosion. Le quartier, qui abrite aussi plusieurs ministères, est d'ordinaire très fréquenté mais, à cette période de l'année, de nombreux habitants sont en vacances, loin de la capitale. Un journaliste qui se trouvait au travail au moment de l'explosion qui s'est produite peu après 15h 00 (13h 00 GMT), a décrit «l'enfer». «Ce que j'ai vu, c'étaient des dizaines de personnes qui couraient partout, criant et pleurant, blessées et couvertes de sang», a déclaré le reporter, Jon Magnus, à l'édition internet du journal britannique The Guardian. «J'ai vu des personnes allongées sans vie sur les trottoirs», a-t-il dit. La police a rapidement bouclé le quartier, où une voiture noire gisait sur le flanc parmi les débris de verre et des papiers volant au vent. Les alarmes des bâtiments dévastés hurlaient dans le vide tandis que des pompiers tentaient de circonscrire un incendie. De nombreuses ambulances ont été envoyées sur place. «Des personnes gisent en sang dans la rue», a déclaré une autre journaliste de la radio publique NRK présente sur place. «Il y a des verres partout. C'est le chaos total. Les fenêtres de tous les immeubles environnants ont été soufflées», a ajouté la journaliste, Ingunn Andersen, qui dit avoir cru tout d'abord à «un tremblement de terre».