Résumé de la 109e partie n Laurence pense que c'est Mary qui a détruit le testament. Poirot réfute cette thèse... Non, dit-il tranquillement. Il n'y a qu'une personne qui ait pu détruire ce testament. C'est Mrs lnglethorp elle-même. — Impossible ! objectai-je. Elle ne l'avait rédigé qu'au courant de l'après-midi ! — Néanmoins, mon ami, c'est bien Mrs Inglethorp qui l'a détruit. Autrement, vous ne pouvez expliquer que, par une des journées les plus chaudes de l'année, Mrs Inglethorp ait donné l'ordre d'allumer un feu dans sa chambre. Je poussai une sourde exclamation. Quels imbéciles nous avions été de ne pas relever ce détail! Poirot reprit : — Vous vous rappellerez, messieurs, qu'il faisait ce jour-là près de 30° à l'ombre. Et pourtant, Mrs Inglethorp a demandé du feu ! Pourquoi ? Parce qu'elle voulait brûler quelque chose et ne pouvait songer à une autre façon de le faire. Vous savez que par suite des économies de guerre pratiquées à Styles, aucun papier n'était jeté. Il n'y avait donc pas d'autre moyen de détruire un document aussi épais qu'un testament. Dès l'instant où j'appris qu'un feu avait été allumé dans la cheminée de Mrs Inglethorp, je déduisis que c'était pour faire disparaître quelque pièce importante, peut-être un testament. Ainsi la découverte dans la pièce du fragment calciné ne me surprit point. Je ne savais pas, bien entendu, à ce moment, que le testament en question n'avait été rédigé que l'après-midi même, et je reconnais que j'ai commis une grave erreur lorsque j'appris ce fait. Car j'en ai conclu que Mrs Inglethorp avait décidé d'annuler son testament à la suite de la querelle qu'elle avait eue dans le courant de l'après-midi, et donc que la querelle eut lieu après et non avant la rédaction du testament. «Sur ce point, je me trompai comme nous le savons, et je fus bientôt forcé d'abandonner cette idée. J'envisageai alors le problème sous un nouvel angle. A quatre heures, Dorcas entendit sa maîtresse qui disait avec colère : «Ne croyez pas qu'aucune crainte de publicité ni de scandale entre mari et femme puisse m'arrêter.» Je supposais, et avec raison, que ces paroles étaient adressées non pas à son mari, mais à Mr John Cavendish. A cinq heures, donc une heure plus tard, elle emploie à peu près les mêmes paroles, mais le point de vue est différent. Elle avoue à Dorcas : «Je ne sais que faire ! Un scandale entre mari et femme est ne chose affreuse. A quatre heures, elle était fâchée, mais tout à fait maîtresse d'elle-même. A cinq heures, elle est dans une détresse violente, et déclare qu'elle a eu un «grand choc». «En considérant l'affaire d'un point de vue psychologique, je fis une déduction dont l'exactitude était certaine. Le deuxième «scandale» dont elle parlait, n'était pas le même que le premier, et se rapportait à elle-même. «Reconstruisons : à quatre heures, Mrs lnglethorp se querella avec son fils et menaça de le dénoncer à sa femme qui, soit dit en passant, entendit la plus grande partie de la conversation. A quatre heures trente, à la suite d'une conversation sur la validité des testaments, Mrs Inglethorp en fait un en faveur de son mari, testament sur lequel les deux jardiniers apposent leurs signatures. A suivre D'après Agatha Christie Non, dit-il tranquillement. Il n'y a qu'une personne qui ait pu détruire ce testament. C'est Mrs lnglethorp elle-même. — Impossible ! objectai-je. Elle ne l'avait rédigé qu'au courant de l'après-midi ! — Néanmoins, mon ami, c'est bien Mrs Inglethorp qui l'a détruit. Autrement, vous ne pouvez expliquer que, par une des journées les plus chaudes de l'année, Mrs Inglethorp ait donné l'ordre d'allumer un feu dans sa chambre. Je poussai une sourde exclamation. Quels imbéciles nous avions été de ne pas relever ce détail! Poirot reprit : — Vous vous rappellerez, messieurs, qu'il faisait ce jour-là près de 30° à l'ombre. Et pourtant, Mrs Inglethorp a demandé du feu ! Pourquoi ? Parce qu'elle voulait brûler quelque chose et ne pouvait songer à une autre façon de le faire. Vous savez que par suite des économies de guerre pratiquées à Styles, aucun papier n'était jeté. Il n'y avait donc pas d'autre moyen de détruire un document aussi épais qu'un testament. Dès l'instant où j'appris qu'un feu avait été allumé dans la cheminée de Mrs Inglethorp, je déduisis que c'était pour faire disparaître quelque pièce importante, peut-être un testament. Ainsi la découverte dans la pièce du fragment calciné ne me surprit point. Je ne savais pas, bien entendu, à ce moment, que le testament en question n'avait été rédigé que l'après-midi même, et je reconnais que j'ai commis une grave erreur lorsque j'appris ce fait. Car j'en ai conclu que Mrs Inglethorp avait décidé d'annuler son testament à la suite de la querelle qu'elle avait eue dans le courant de l'après-midi, et donc que la querelle eut lieu après et non avant la rédaction du testament. «Sur ce point, je me trompai comme nous le savons, et je fus bientôt forcé d'abandonner cette idée. J'envisageai alors le problème sous un nouvel angle. A quatre heures, Dorcas entendit sa maîtresse qui disait avec colère : «Ne croyez pas qu'aucune crainte de publicité ni de scandale entre mari et femme puisse m'arrêter.» Je supposais, et avec raison, que ces paroles étaient adressées non pas à son mari, mais à Mr John Cavendish. A cinq heures, donc une heure plus tard, elle emploie à peu près les mêmes paroles, mais le point de vue est différent. Elle avoue à Dorcas : «Je ne sais que faire ! Un scandale entre mari et femme est ne chose affreuse. A quatre heures, elle était fâchée, mais tout à fait maîtresse d'elle-même. A cinq heures, elle est dans une détresse violente, et déclare qu'elle a eu un «grand choc». «En considérant l'affaire d'un point de vue psychologique, je fis une déduction dont l'exactitude était certaine. Le deuxième «scandale» dont elle parlait, n'était pas le même que le premier, et se rapportait à elle-même. «Reconstruisons : à quatre heures, Mrs lnglethorp se querella avec son fils et menaça de le dénoncer à sa femme qui, soit dit en passant, entendit la plus grande partie de la conversation. A quatre heures trente, à la suite d'une conversation sur la validité des testaments, Mrs Inglethorp en fait un en faveur de son mari, testament sur lequel les deux jardiniers apposent leurs signatures. A suivre D'après Agatha Christie