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Histoires vraies
L'illusionniste (1re partie)
Publié dans Info Soir le 10 - 10 - 2011

Quatre-vingt policiers avancent dans la campagne. Le jour se lève. Dans une heure au plus tard, ils auront cerné la plage. Le criminel est là, caché derrière une dune de sable, sa mitraillette à ses pieds. Il n'a que vingt ans. Et depuis vingt ans, sa vie n'a été qu'un long rêve, une gigantesque illusion. Il le sait, il vient de le comprendre. Alors comme un condamné à mort, qui sait parfaitement que le soleil de ce jour-là brillera sans lui, il cherche à laisser sur terre une trace quelconque de son passage.
Sur un cahier d'écolier, à l'aide d'un mauvais crayon, dans le vent et le froid qui vient de la mer, Jean M. écrit :
«Je suis de la même grandeur qu'elle. Cette fille que j'ai tuée. Un corps mince, de beaux cheveux bien frisés et brillantinés. Je suis vêtu d'un complet bleu, d'une chemise bleu ciel, mon visage est ovale, j'ai le teint mat, les yeux marron, une fine moustache taillée avec goût, j'ai l'air dur.
«J'aperçois à 150 mètres trois gendarmes armés de fusils. Je suis traqué. La dernière balle sera pour moi. Je ne tremble pas. Je suis froid, comme cette nuit en appuyant sur la gâchette.»
Sur le cahier d'écolier, il y a déjà d'autres pages, remplies d'une écriture agitée et oblique. Il y a un meurtre commis dans la nuit et son explication, si c'en est une.
Il y a autre chose aussi. II y a la folie d'un gamin. Une folie que personne n'a vue, que personne n'a su enrayer à temps. Une folie découverte par le fou lui-même et son explication, si c'en est une.
Sur les pages précédentes du cahier d'écolier on peut lire l'histoire d'un illusionniste de la vie, racontée par lui-même.
1949. Jean se lève à minuit, un jour d'octobre. Il écrit sur son cahier d'écolier :
«Je croyais l'autre jour la tuer vers minuit, mais les chiens ont aboyé. Je n'avais qu'à sauter le mur pour être dans la cour, je suis reparti. Dimanche, j'étais sur le petit chemin. Une fois de plus, j'ai échoué, elle est partie de l'autre côté. Je suis rentré avec ma mitraillette en pièces détachées, cachée dans ma veste. J'avais arraché de l'herbe pour recouvrir son corps après. Mais tout s'est passé sans rien de semblable. La mort ne veut pas d'elle. J'en suis persuadé. Elle est partie. Pourquoi est-ce qu'elle est partie ? Pourquoi es-tu partie ? J'ai fait deux tentatives de meurtre sur toi. Peut-être en ferai-je encore une ? Non. Tu as la vie et tu vivras. Je ne t'écrirai plus. Je te souhaite de la chance et du bonheur. Mais moi, je n'ai rien à espérer sans toi. Je n'ai plus de lumière pour éclairer mon chemin. Sans toi c'est la prison, c'est la mort. Ma ligne est tracée d'un profond sillon, comme toi, mon chemin divise le tien. Je vais te tuer d'une rafale de mitraillette.»
Cette phrase est une litanie. II veut tuer «d'une rafale de mitraillette». Il la répète à chaque page depuis des semaines. Depuis qu'il est tombé amoureux, sans qu'elle le sache, d'une petite jeune fille blonde. Il l'a croisée simplement. Il a réussi, un soir de 14 juillet, à danser avec elle. Alors il s'est mis tout à coup à écrire des pages délirantes, qui racontaient un amour démesuré, un amour muet.
«Elle est blonde, elle est bouclée, c'est doux comme de la laine. Elle est sérieuse, elle travaille, elle n'a aucune ressemblance avec les filles d'aujourd'hui. Quand j'étais en prison, elle m'a beaucoup aidé. La nuit je rêvais d'elle. Mais je n'ai plus le droit d'espérer. Saura-t-elle un jour l'amour que je lui porte ? Mon grand amour se perd à jamais, englouti dans un raz-de-marée.
«Demain, elle va revenir et puis elle repartira pour toujours. Le rêve merveilleux sera passé comme un voile, un mirage sans issue. Les jours de cafard sont arrivés comme un orage, poussés par un vent violent. La vie devient indifférente. Je pense aux jours monotones qui vont commencer sans elle, et qui m'attendent.» (A suivre...)


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