Constat - Le marché mondial est marqué ces dernières années par une prolifération de produits made in China et ce, au grand dam des fabricants locaux. Le consommateur est souvent interpellé par les médias sur la qualité médiocre des produits chinois et leur risque sur la santé et notamment des plus petits. En effet, les jouets à risque demeurent en haut du podium, soit 60% des produits incriminés suivis des vêtements, des véhicules à moteurs, d'appareils électriques, des cosmétiques, de médicaments, et la liste est loin d'être exhaustive. Mais cette alerte aux produits chinois de bas étage reste lettre morte devant une tolérance exagérée au nom de la mondialisation et du commerce «de libre-échange». Ces produits ont été pourtant la cause d'intoxications diverses signalées aux quatre coins du monde. Parmi les cinq types de risques les plus fréquemment notifiés, on citera le risque chimique 26% suivi des blessures (21%), étouffement (14%), choc électrique (11%), étranglements (10%), alors que les 18% restants sont partagés entre différentes pathologies. Plusieurs pays ont instauré, au regard de la dangerosité de cette marchandise, des règles de contrôle drastique même si certains produits arrivent tout de même à échapper à la vigilance des contrôleurs. Pour de nombreux observateurs, l'origine du problème vient du manque de suivi des processus de fabrication à la source. Plus de 50% des produits chinois ne respectent pas les exigences de qualité reconnues internationalement, attestent-ils. Pour les commandes suivies sur place pendant et à la fin de la fabrication, le risque s'est vu, selon les experts, réduit à hauteur de 30%. Le problème n'est toutefois pas réglé pour autant car beaucoup de pays, notamment ceux en voie de développement, peinent à se mettre d'accord sur ce principe qui est une condition sine qua non pour retirer du marché cette marchandise «honteuse». Il est utile de rappeler dans ce cadre que les matières premières utilisées pour les produits destinés au marché américain et européen diffèrent des composants des produits à destination de l'Afrique et du reste du tiers-monde. En effet, nombreuses sont les usines chinoises qui respectent parfaitement les normes selon les zones de destination. Parallèlement, les mêmes produits sont reproduits à l'identique avec des matières bon marché fabriquées à destination de l'Afrique et du reste du tiers-monde. Des produits qui passent comme une lettre à la poste. Ils sont reconnus et acceptés par, aussi bien, les importateurs, les distributeurs que les consommateurs qui sont prêts à passer outre les normes de qualité pour leurs prix alléchants. Le temps a ainsi fini par donner raison à Napoléon Ier qui avait prédit la montée en puissance de la Chine : «Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera.» La prophétie a été reprise il y a trente ans de cela par l'écrivain et l'homme politique français Alain Peyrefitte. - En Algérie, la situation semble échapper à tout contrôle, le consommateur continue de subir les conséquences de ces produits défectueux qui arrivent tout droit de l'empire asiatique. Le made in China inonde les étals de nos commerces allant du simple article scolaire, aux produits de consommation en passant par des équipements de tous genres. De bonne qualité ou pas, les bourses modestes en raffolent. Mais, ont-elles vraiment le choix ? Il faut dire que rien ne peut arrêter les barrons de ce commerce ultra-dangereux, animés par le seul souci du gain, et qui n'hésitent pas à mettre en péril même la vie des bébés. L'important c'est de trouver des acquéreurs qui ferment les yeux sur des produits aussi nocifs que le lait mélaminé.