En grève depuis une semaine, les éboueurs sont désormais dans le collimateur du p/APC de Tizi Ouzou, Naguim Kolli, qui a rompu son silence vendredi lors d'un point de presse organisé à l'hôtel de ville, à ce sujet. En réponse aux doléances des travailleurs de la voirie, le maire a d'emblée déclaré cette grève «illégale» et menacé d'intenter une action en justice contre les grévistes dont le syndicat, affilié à l'UGTA, qu'il a qualifié de «non représentatif». Le premier responsable de l'APC a indiqué avoir «invité les travailleurs à des négociations, mais en vain et que leurs doléances sont prises en charge». Pour leur part, les travailleurs de la voirie disent être lésés et dénoncent le «mépris affiché à leur égard par le P/APC qui refuse, selon leurs dires, d'appliquer ses engagements». «Le maire avait promis en novembre dernier de prendre nos doléances en charge, mais depuis rien n'a été réglé», soutiennent-ils en ajoutant : «nous attendons le versement de nos salaires depuis huit mois, et notre dotation en tenue de travail ainsi qu'une couverture sanitaire», affirme un syndicaliste. Ils souhaitent l'intervention des autorités de la wilaya pour mettre fin au conflit. Les 200 ouvriers de la voirie ne comptent pas baisser les bras mais promettent d'aller jusqu'au bout de leurs revendications. A propos des tenues de travail et de la médecine du travail, Naguim Kolli a soutenu devant la presse que ces problèmes seront réglés dans les prochains jours, précisant ne pas comprendre pourquoi les travailleurs poursuivent leur mouvement de grève. Cette grève a évidemment de lourdes retombées sur la vie quotidienne des habitants. Depuis une semaine, les artères de la ville sont devenues d'immenses dépotoirs. A la Nouvelle-ville, la situation est intenable. Il est à rappeler que le groupe Nicollin s'est vu attribuer le marché de collecte des ordures ménagères et le nettoiement de la Ville de Tizi Ouzou pour un montant de 56 millions de dinars pour une durée de cinq années. Mais son contrat qui devait s'opérer depuis le début du mois de mars en cours tarde à voir le jour.