Malaise - En plus de l'insécurité, l'action des citoyens est entravée par un malaise social et des restrictions imposées aux anciens patriotes ayant déposé leurs armes. «La circulation piétonne s'arrête dès la tombée de la nuit nous disent plusieurs citoyens aux Issers et à Issers-ville. Pour plus de précision, nous avons remarqué un véritable contraste au niveau de cette commune. Toutes les administrations et les services publics sont implantés au niveau des Issers. Par contre, Issers-ville est un hameau situé sur les hauteurs de la commune sans aucune commodité ni un embryon de moyens pour une vie décente. La parenthèse fermée, retournons à l'aspect sécuritaire qui est évoqué par la population comme une véritable épée de Damoclès. «Ici on ne rentre et ne sort pas comme on veut. Nous évitons de sortir très tôt ou de rentrer très tard, dans l'obscurité», nous dit un groupe de citoyens accosté au niveau du semblant de station urbaine de la commune. Une station implantée à l'intérieur de la cité des 42 logements. «Si au niveau de plusieurs villes du pays le terrorisme a été éradiqué, ce n'est pas notre cas. La nébuleuse intégriste continue de frapper. Elle frappe même pendant la journée», nous dit un commerçant du centre-ville. En effet, il ne se passe pas une semaine sans qu'on enregistre un acte terroriste dans la région et que les éléments de l'Armée nationale populaire, les éléments de la Gendarmerie nationale et les services de sécurité ne paient les dividendes de groupuscules qui sèment la mort. Les différentes actions menées par ces criminels depuis le début de cette année sont évoquées par des citoyens à la recherche d'une véritable accalmie. «Ces dernières semaines, plusieurs gendarmes et civils sont morts, assassinés par des bombes artisanales placées au passage des convois militaires», regrettent nos interlocuteurs. Ils parlent aussi d'une simple incursion des terroristes, des assassinats ou des attentats à la bombe artisanale et la voiture piégée qu'ils dénoncent. «Nous protestons souvent contre les actes terroristes qui nous empoisonnent la vie et réclamons plus de sécurité. Des hommes se font enlever ou tuer depuis des années dans notre région sans que l'Etat trouve la parade. Au niveau de certains villages de la commune, nous sommes abandonnés à notre sort, voire livrés aux terroristes. Même si par moment l'armée intervient efficacement pour nous soustraire des griffes de ces criminels, ça reste insuffisant. Il faudrait agir par des opérations de grande envergure», disent les citoyens qui ont profité de notre présence pour tirer la sonnette d'alarme. Les restrictions imposées ces dernières années à l'action des patriotes sont également évoquées. «Il y avait un nombre très important de patriotes dans nos villages, dans nos villes et ailleurs dans la région. Mais beaucoup ont été désarmés ou découragés et dissuadés de poursuivre la lutte. Ainsi, ils sont devenus des proies faciles pour les terroristes qui se permettent d'agir aussi en toute quiétude Le problème numéro un, c'est que les gens se connaissent tous dans la commune. Dès qu'un habitant est fragilisé pour avoir rendu son arme, il est ciblé», nous dit un militant d'un parti politique et ancien élément des groupes de légitime défense (GLD).