Bilan - Cela va faire bientôt dix ans depuis que le dispositif du contrôle technique des véhicules a été rendu obligatoire. C'est une occasion pour marquer une halte et évaluer les résultats de ce dispositif, sachant que les accidents de la route provoquent plus de 4 000 morts chaque année dans notre pays. Un triste palmarès qui place l'Algérie au quatrième rang mondial. Selon Abdellah Laghraïb, directeur général de l'Etablissement national du contrôle technique automobile (Enacta), qui a réalisé 15,5 millions de visites de véhicules, l'activité «du contrôle technique est en train de se développer». Interrogé hier matin sur les ondes de la Chaîne III sur les contrôles de complaisance, résultat de la corruption des agents du contrôle technique, l'invité de la radio a répondu : «A ceux qui veulent nous accompagner dans le respect de la réglementation, nous disons vous êtes les bienvenus. A ceux qui veulent se faire de l'argent sur le dos des citoyens, nous disons qu'il n'est pas question de se taire sur un quelconque dépassement qui a des conséquences graves.» Laghraïb a indiqué à ce propos que sur 15 contrôleurs sanctionnés, 5 ont été radiés définitivement des effectifs de cette corporation pour le premier trimestre 2012. En 2011, 58 contrôleurs et 13 agences ont été sanctionnés alors que 11 autres agences ont fait l'objet de fermeture provisoire pour une période comprise entre un et six mois. «Nous allons vers plus de sévérité dans les sanctions», a-t-il averti. Le directeur de l'Enacta a indiqué également que 1 973 véhicules ont été retirés de la circulation et 11 930 autres ont fait l'objet de contre-visites pour les trois premiers mois de cette année. Pour l'année 2011, les agences ont immobilisé 6 565 véhicules et 35 282 autres ont été soumis à une contre-visite. «De 2003 à 2011, nous avons enregistré l'immobilisation de 208 746 véhicules et 480 998 autres ont été soumis à des contre-visites», a-t-il précisé. Selon lui, le gros des véhicules immobilisés est composé de véhicules particuliers. «En mars 2012, par exemple, 58 % des véhicules immobilisés sont constitués de véhicules particuliers. Les transports en commun des personnes représentent 6,46 %». «60 à 70 % du parc automobile sont composés de véhicules particuliers», a indiqué également Laghraïb en soulignant que 2012 sera «l'année de l'informatisation du dispositif de contrôle technique automobile». Ainsi, il est question de réduire au maximum l'intervention du facteur humain dans l'opération de contrôle pour lui donner plus de crédibilité. Ce responsable a annoncé également la généralisation du recyclage de l'ensemble des contrôleurs formés et qui sont au nombre de 1 800. Ces derniers «font l'objet d'un recyclage qui sera sanctionné par la signature et la remise d'une charte de déontologie dans laquelle seront mentionnés leurs devoirs et leurs droits pour qu'ils soient des "juges" impartiaux dans l'opération de contrôle», a-t-il conclu. Certains conducteurs sont des «criminels» Interrogé sur les actions engagées au niveau du contrôle technique automobile pour plus d'efficacité en réduisant, peut-être, les accidents de la circulation, Abdellah Laghraïb a répondu : «Les accidents interviennent généralement suite à des chocs frontaux. Ce qui prouve que ce n'est pas le véhicule qui est mis en cause ou l'état de la route, mais c'est souvent et presque toujours le facteur humain avec une certaine catégorie de conducteurs que je qualifierai de criminels. On a affaire à des crimes sur nos routes. Ces comportements anormaux relèvent plus de la pathologie que d'autre chose.»